FRANCE – Le vrai retour et le dernier point voyage !

La fin du voyage

Vous l’avez peut être lu : nous sommes rentrés à Nantes un peu en précipitation car nous étions inquiets pour la maison. En fait, tout allait à peu près bien donc c’est génial. Nous nous sommes donc garés dans notre impasse le 10/07. Nous l’avions quittée le 22/07.

Le 10, notre maison n’était pas encore disponible. Nous avons donc mis les voiles pour la côte et sommes allés retrouver papy et mamy à la mer. Au programme repos pour tout le monde, cousinade pour les filles et préparation du camping-car à la vente pour les parents.

Nous allons passer une semaine entre bonnes bouffes, nettoyage, lustrage et autres activités formidables :). Durant ce temps, nous dormons encore  dans le cc mais dans le jardin d’une maison : c’est le semi-manouchage. Une transition parfaite :).

Le 17/07, récupération de la maison en compagnie de nos deux grandes. Objectif nettoyage, déballage, rangement et aménagement. Nous reprenons possession de notre demeure. Il faut déballer tout ce qui avait été rangé minutieusement, remettre internet en route, faire les lits, remplir le frigo… Pas mal de boulot mais il y a du plaisir à se réinstaller.

Il faut aussi et surtout terminer la préparation du camping car…

Le lendemain, nous récupérons notre voiture qui était chez des amis cette année et nous la récupérons rutilante et prête à repartir ! Un point de reprise facile, génial, on adore !

Alors les nouvelles du cc

Notre maison roulante est bien rentrée, sans casse et en bonne forme. Nous avons au total roulé 25000 Km, ce qui n’est pas tant que cela finalement. Il faut toutefois le faire passer chez l’esthéticienne car nous aimerions le vendre rapidement. Les vacances n’en sont qu’à leur moitié et le moment est plus propice que l’automne ! Nous redoublons donc d’activités comme souvent dans ce voyage :). Ce sera pour bientôt le repos comme on dit ! Rien de bien compliqué : nettoyage, lustrage, changement de cacabox, remise en place de la télé que nous avions démontée… mais c’est long long  long :). Bon au final, il est en vente et prêt à partir ! Nous lui sommes reconnaissant de nous avoir transporté ainsi sans aucun problème mécanique. Après ces nombreux jours de préparation, nous ne voulons plus le voir ! C’est l’heure de la séparation. Il doit partir rendre  heureuse une autre famille 😉

20170526_194324 camping-car-rue-1038x576D’ailleurs, il a été vendu le 3 aout, veille de la reprise de Sylvain, et est déjà reparti en vacances… Bon, la carte grise a mystérieusement disparu à tout jamais quelques heures avant la vente, mais c’est une autre histoire digne de notre organisation de cette année…

Alors comment allons-nous ?

« Holala, pas trop dur le retour ? », c’est la question naturelle et évidente que nous posent les gens. Juste après le « alors c’était comment ? » qui mériterait une réponse de deux jours :). Le retour n’est pas dur car nous aimons nos vies françaises (les filles aussi…)20170716_142629et nous nous étions projetés dans le plaisir de les retrouver. Manger au resto, savoir ou nous dormons tous les soirs, faire à manger facilement voire se faire inviter… tout cela est plutôt chouette.

Tout le monde parle français !

Nous sommes troublés (et dérangés ??) par toutes les conversations françaises autour de nous !! Depuis de long mois, nous étions dans une sorte de bulle tous les six et notre esprit faisait abstraction des papotages périphériques car nous ne les comprenions pas. Nous pouvions également discuter librement entre nous car les autres ne comprenaient pas.  « Même dans un hall de gare, nous n’étions que tous les six ». L’habitude revient vite mais être en « full interaction » avec les gens n’était vraiment plus de notre quotidien.

Que dire également des multiples « thank you » adressés aux commerçants français ou des numéros de téléphone dictés en commençant par « +33 6 » au lieu de « 06 » :).

On repart quand ?

L’autre truc qui vient très vite, c’est le « nous allons rester là ». Alors que nous entrons dans un supermarché (comme dans beaucoup de pays) ou dans une administration, nous le ressentons différemment car nous n’allons pas repartir dans deux jours : c’est notre vie, si mornes puissent être les bureaux ou les allées couvertes d’une incroyable multitude de produits.

Lorsqu’il pleut, Manon nous disait toujours, « ben, on va changer de pays ! » et bien non, nous allons attendre ici le retour du beau temps.  Bon, nous repartirons forcément, mais quand ???

Le temps, les agendas, les horaires, les RDV…

Le temps lui aussi reprend ses droits. Depuis un an, nous n’avions pour ainsi dire pas de « moyen terme ». Dès maintenant, le temps redevient compté (et ce sera pire avec la reprise du boulot). Il faut donc faire certaines choses « efficacement » et nous retrouvons cette angoisse de parfois « perdre du temps ». On « optimise » les achats, on essaie de peindre « assez vite », on prévoit des rendez vous « groupés »… bref la vie se remet tout doucement en tension. Rien d’anormal, mais nous réalisons là ce qui a vraiment été différent et si agréable cette année : Nous avions le temps. Petite bisou au passage à notre ami Gil (et ses camionautes) qui nous racontait que cet arrêt du temps était sa première richesse.

Nous restons  contents de ce retour un peu anticipé qui nous laisse nous réacclimater en douceur.

Et Sylvain et Stéphanie, ça va comment ?

Même s’il y a plein de choses à faire, la pression est quand même tombée et nous nous relaxons. Nous avons à nouveau de l’espace, les enfants s’éparpillent et vivent entre eux. Nous récupérons énormément de temps pour nous. Nous l’utilisons pour le « nous deux » mais aussi pour le « chacun son truc ». Stéphanie traine un peu au lit, Sylvain regarde des films à la noix dans son canapé. Nous prenons même parfois le petit déjeuner tout seul l’un après l’autre… Nous vivons à la cool en fait.

Cela fait beaucoup de bien, et pour comparaison vous pouvez lire un petit article dans les derniers jours du voyage : Comment survivez vous avec quatre enfants à bord ?

Comment vont les filles ?

Elles sont toutes très heureuses de retrouver le confort et la tranquillité de nos vies françaises. Leurs chambres, leurs jeux, la bibliothèque, les skates : tout cela les remplit de bonheur. Ajoutons qu’elles dorment maintenant seules dans un lit, c’est l’extase ! Elles sont allées se faire choyer par leurs grands parents et s’éclater avec leurs cousines.

Manon découvre la vie en France et sa maison. Elle adore sa chambre, se perd un peu, regarde le placard des provisions alimentaires et nous dit : « oh, nous avons même un petit magasin dans notre maison « . Ben oui, 24 litres de lait dans un placard, c’est beaucoup plus qu’un paquet d’épiceries visitées cette année !

Romane est un peu surprise de certaines choses : « on peut boire même l’eau de la salle de bain ? »

Morgane et Marine vont bientôt nous demander de pouvoir dormir dans la même chambre…

Côté santé tout est bon pour l’instant, nous les avons ramenées en bon état :).

Elles aussi ont livré un témoignage de leur survie avec des parents présents en permanence. Attention, c’est brut et sans censure : Comment survivez vous avec vos parents toujours sur le dos ?

Et alors maintenant ?

Sylvain reprend le travail vendredi 04 Aout après avoir repris  contact tranquillement afin de se préparer au mieux et de se projeter à nouveau. Stéphanie pour sa part reprendra à la rentrée scolaire et va consacrer le mois d’aout à la préparation de celle ci au sens large. Il y a une montagne de travail administratif, des rendez-vous médicaux, des lunettes à changer et j’en passe. Mais pour l’instant, elle a une allergie aux papiers et préfère faire du bricolage !

Nous tacherons de vous raconter un peu la reprise complète (travail, école etc.). La toute fin du projet, ce sera de réaliser un « livre photo » à partir du blog… Du boulot en perspective car Marie (du Laos) nous a fait cadeau d’une impression brut du blog : C’est un pavé impressionnant :).

Si vous avez suivi notre voyage, c’est le moment de nous mettre un petit commentaire. Nous serons heureux de vous sentir près de nous. Qui sait, nous pourrions répondre, histoire de se dire au revoir et surtout pas adieu ;).

Pour les nantais…

Nous revenons définitivement dans notre belle ville et notre barbecue est ressorti… Alors, à très bientôt !

Comment survivez-vous avec vos parents toujours sur le dos ?

Pour les filles non plus, ce n’est pas toujours facile de vivre ce voyage. Voici donc une petite expression libre de chacun, sans contrôle parental. Toutes les vérités sont elles bonnes à dire ? :)

Manon

La vie est belle. Mes parents sont super sympas. (la vérité sort de la bouche des enfants innocents…)

Romane

Mes parents ne s’occupent pas assez de moi car s’occupent trop du voyage. C’est super d’avoir papa toute la journée avec nous et de pouvoir de promener avec lui. Je peux faire pleins de calins  à maman, je l’aime et elle est belle. Elle a même conduit le camping-car une fois. J’adore prendre l’apéro avec eux.  Ils m’ont fait visiter pleins de trop jolies choses.

Morgane

Les parents ont souvent des choses que nous n’avons pas : par exemple des bières et des cafés. On s’est couchées un peu plus tard qu’à la maison, mais cela reste trop tôt pour moi. Ils auraient dû acheter un camping-car plus grand. Mais je suis quand même contente de voyager.

Je trouve que maman ne positive pas assez : quand on fait des efforts toute la journée et une seule erreur, maman ne se rappelle que de cela le soir. Looooool !  Mais elle nous trouve aussi beaucoup d’activités. Elle aime rigoler. Je l’aime mais je ne lui fais jamais de calins…

Papa n’est pas très patient et se fâche assez fort et souvent, mais positive beaucoup  plus que maman. Il n’accepte pas que nous fassions des bricolages. « Cela gaspille trop de papier » et il ne comprend pas maman qui dit « C’est la créativité qui se développe ! » Il conduit trop bien  le camping-car.

En ce qui concerne le voyage, j’ai trouvé cela très amusant avec les rencontres et les pays différents, la chaleur et la nourriture. Je suis très contente d’être partie. J’ai préféré le mode sac à dos à la vie en camping-car.

Marine

Maman fait la pluie et le beau temps dans la famille. Elle nettoie, range, prépare les balades, les plannings,… sans elle on ne pourrait rien faire, si ce n’est de laisser le bazar s’installer. Elle se donne de super objectifs ultra-compliqués de temps en temps, comme par exemple s’épiler ou se couper les ongles de pied. Elle est capable de s’énerver et de crier super-fort, mais aussi de faire des blagues nulles qui font rire, même si elle n’égalera jamais papa sur ce point. Son rêve du voyage est de pouvoir passer une journée sans aucun enfant et si possible dans son lit.

Papa n’est pas très  modeste, mais c’est toujours pour rire qu’il dit qu’il est un mec formidable. Il a un humour nul (à la Lardière) mais qui fait toujours rire. Le pire, c’est qu’il déteint sur nous. Lorsqu’il s’énerve, ça peut aller très loin, mais il l’évite au maximum. Les trucs du cc qu’il déteste le plus sont le contrôle de l’énergie, la porte de la salle de bains qui claque, et l’effet maison de playmobil hyper fragile. Il aime bien jouer avec nous et se balader tout seul. Lorsque nous disons que les parents sont favorisés, il dit que « la famille n’est pas une démocratie mais une dictature ».

Comment survivez-vous avec 4 enfants à bord ?

Tout ce que vous voulez savoir sans jamais oser le demander…. Non, pas ce qui se passe dans la capucine, c’est au prochain chapitre : LOL.

Comment survivons-nous avec 4 enfants dans si peu de mètres carrés pendant une année non-stop ? C’est parfois très difficile ! Parfois cocasse ! Souvent très marrant. Allez un petit point sur chacun un mois avant la fin du voyage.

Marine, 13 ans, nouvellement ado, l’animal le plus proche de l’homme :).

Normalement, ce genre d’énergumène part vers 7h 30 au collège et ne revient que vers 17h30,  s’occupe avec son smartphone dans un coin de sa chambre à la maison ou part avec des copines parlant le même langage refaire le monde. Les rares fois où il traîne dans nos pattes avec ses grognements d’ours et en nous parlant à nous, gentils parents ou adorables petites sœurs comme à des chiens, nous l’envoyons vite réfléchir dans sa chambre… et bien nous, c’est 24/24 et sans chambre ! Et cela mériterait peut être un diplôme de patience extrême. Parler ou jouer avec ses sœurs reste très compliqué pour elle, quel dommage. Heureusement qu’entre ces crises, elle accepte sans trop rechigner de nous aider, peut faire la vaisselle, sait plier la banne, remplir la douche solaire, préparer le petit-déjeuner, avoir des conversations « normales » et surtout s’occuper merveilleusement de sa toute petite sœur avec qui elle partage son lit. Accessoirement, la curiosité insatiable de Marine n’a pas faibli dans ce voyage et elle l’a donc vécu intégralement avec un plaisir visible. Pour preuve, les plus douloureuses punitions que nous ayons pu lui infliger furent des privations de visites (temples, grottes, Killing fields,  etc.).

Morgane, 10 ans au départ, maintenant 11 ans. 

En fait, tout est bizarre avec Morgane, des jours avec et des jours sans.  Les jours sans sont terribles. Elle sait tout, connaît tout et a toujours raison. Plus têtue qu’elle, on ne connaît pas, et ceux qui pensent à sa mère se trompent, Stéphanie a trouvé son Maître ! Elle a toujours la plus mauvaise place, la mauvaise assiette, le mauvais lit, la plus petite part, … L’école a souvent été difficile, car elle n’en voit absolument pas l’intérêt. Les fautes d’orthographe ? Ben, on n’a qu’à faire la réforme et au passage enlever toute grammaire comme dans les langues asiatiques : ils arrivent bien à communiquer, non ? L’anglais, les gens n’ont qu’à parler français ou utiliser googletranslate, non ? Les maths, bon les calculs sont un peu utiles pour négocier. Mais pas la géométrie.  Les musées, cela l’ennuie. Les mosquées, oui, mais pas trop. Les temples, c’est chouette, mais il faut enlever les chaussures…

Partager son lit avec Romane était et reste compliqué. Bref, il faut tenir le coup.

Heureusement, les jours avec sont nombreux. Et Morgane adore parler des sujets de société, savoir qui sont ces gens, comment ils vivent, quelles sont leurs voitures, visiter les magasins, comparer les niveaux de prix, faire des affaires dans les marchés, regarder les paysages sur la route, etc. Et surtout faire du skate ! Rentrer en France ? Oh non, j’irai trop longtemps à l’école.

Romane, 7 ans. 

C’est notre enfant un peu perturbée par le voyage, sans pouvoir l’exprimer clairement, son quotidien lui manque un peu. Sa chambre, ses jouets, ses bricolages, ses repères, son rythme, ses grands-parents, ses cousines et des copines parlant le français lui manquent.

Romane a beau dire « je suis timide », elle a une facilité pour aller vers les gens et se fait des copains de tout âge dans tous les pays, partout. Elle peut se faire inviter chez des gens qui vont lui servir des sucreries sur leur canapé, devant un dessin animé sur leur télévision, faire le tour d’un parking discrètement et revenir les bras chargés de gourmandises distribuées par les voyageurs comme les locaux, jouer avec des copines ne parlant pas un mot de la même langue et les serrer fort dans ses bras comme si elles se connaissaient depuis des années.

Elle adore toujours autant lire et passerait bien sa journée avec sa liseuse. La bibliothèque verte, Fantomette, Harry Potter, Tara Dunkan et des centaines (sans exagérer) de livres n’ont plus de secrets pour elle.

Elle est contente de visiter pleins de belles choses, de voir de si beaux paysages, de jouer sur la plage et dans les aires de jeux. L’école ? bof ! Bon, c’est peut-être le manque de motivation des parents ?

Manon, 21 mois au départ, 2 ans ET DEMI maintenant.

Notre amour de chaque jour. Un vrai bonheur. Certes, un bébé nécessite beaucoup de temps et surtout beaucoup de logistique dans ce voyage, mais elle s’adapte à tout. Elle accepte tous les changements, les différents hôtels, les modes de transports, les différentes nourritures et rythmes que nous lui imposons. Elle adore les paysages magnifiques et karstiques, les temples, les mosquées et les églises. Aujourd’hui, elle parle trop bien, elle est propre (enfin, après 13 ans de couches, nous passons le relais !) et sourit tout le temps… ) Quel bonheur d’avoir pu la voir grandir pendant une année.

Le chouchou de ses parents et de ses trois grandes sœurs ? Comment va se passer la rentrée à Nantes où elle n’aura plus ses quatre mamans pour veiller sur elle à chaque instant ?