Tous les articles par Sylvain

FRANCE – Le vrai retour et le dernier point voyage !

La fin du voyage

Vous l’avez peut être lu : nous sommes rentrés à Nantes un peu en précipitation car nous étions inquiets pour la maison. En fait, tout allait à peu près bien donc c’est génial. Nous nous sommes donc garés dans notre impasse le 10/07. Nous l’avions quittée le 22/07.

Le 10, notre maison n’était pas encore disponible. Nous avons donc mis les voiles pour la côte et sommes allés retrouver papy et mamy à la mer. Au programme repos pour tout le monde, cousinade pour les filles et préparation du camping-car à la vente pour les parents.

Nous allons passer une semaine entre bonnes bouffes, nettoyage, lustrage et autres activités formidables :). Durant ce temps, nous dormons encore  dans le cc mais dans le jardin d’une maison : c’est le semi-manouchage. Une transition parfaite :).

Le 17/07, récupération de la maison en compagnie de nos deux grandes. Objectif nettoyage, déballage, rangement et aménagement. Nous reprenons possession de notre demeure. Il faut déballer tout ce qui avait été rangé minutieusement, remettre internet en route, faire les lits, remplir le frigo… Pas mal de boulot mais il y a du plaisir à se réinstaller.

Il faut aussi et surtout terminer la préparation du camping car…

Le lendemain, nous récupérons notre voiture qui était chez des amis cette année et nous la récupérons rutilante et prête à repartir ! Un point de reprise facile, génial, on adore !

Alors les nouvelles du cc

Notre maison roulante est bien rentrée, sans casse et en bonne forme. Nous avons au total roulé 25000 Km, ce qui n’est pas tant que cela finalement. Il faut toutefois le faire passer chez l’esthéticienne car nous aimerions le vendre rapidement. Les vacances n’en sont qu’à leur moitié et le moment est plus propice que l’automne ! Nous redoublons donc d’activités comme souvent dans ce voyage :). Ce sera pour bientôt le repos comme on dit ! Rien de bien compliqué : nettoyage, lustrage, changement de cacabox, remise en place de la télé que nous avions démontée… mais c’est long long  long :). Bon au final, il est en vente et prêt à partir ! Nous lui sommes reconnaissant de nous avoir transporté ainsi sans aucun problème mécanique. Après ces nombreux jours de préparation, nous ne voulons plus le voir ! C’est l’heure de la séparation. Il doit partir rendre  heureuse une autre famille 😉

20170526_194324 camping-car-rue-1038x576D’ailleurs, il a été vendu le 3 aout, veille de la reprise de Sylvain, et est déjà reparti en vacances… Bon, la carte grise a mystérieusement disparu à tout jamais quelques heures avant la vente, mais c’est une autre histoire digne de notre organisation de cette année…

Alors comment allons-nous ?

« Holala, pas trop dur le retour ? », c’est la question naturelle et évidente que nous posent les gens. Juste après le « alors c’était comment ? » qui mériterait une réponse de deux jours :). Le retour n’est pas dur car nous aimons nos vies françaises (les filles aussi…)20170716_142629et nous nous étions projetés dans le plaisir de les retrouver. Manger au resto, savoir ou nous dormons tous les soirs, faire à manger facilement voire se faire inviter… tout cela est plutôt chouette.

Tout le monde parle français !

Nous sommes troublés (et dérangés ??) par toutes les conversations françaises autour de nous !! Depuis de long mois, nous étions dans une sorte de bulle tous les six et notre esprit faisait abstraction des papotages périphériques car nous ne les comprenions pas. Nous pouvions également discuter librement entre nous car les autres ne comprenaient pas.  « Même dans un hall de gare, nous n’étions que tous les six ». L’habitude revient vite mais être en « full interaction » avec les gens n’était vraiment plus de notre quotidien.

Que dire également des multiples « thank you » adressés aux commerçants français ou des numéros de téléphone dictés en commençant par « +33 6 » au lieu de « 06 » :).

On repart quand ?

L’autre truc qui vient très vite, c’est le « nous allons rester là ». Alors que nous entrons dans un supermarché (comme dans beaucoup de pays) ou dans une administration, nous le ressentons différemment car nous n’allons pas repartir dans deux jours : c’est notre vie, si mornes puissent être les bureaux ou les allées couvertes d’une incroyable multitude de produits.

Lorsqu’il pleut, Manon nous disait toujours, « ben, on va changer de pays ! » et bien non, nous allons attendre ici le retour du beau temps.  Bon, nous repartirons forcément, mais quand ???

Le temps, les agendas, les horaires, les RDV…

Le temps lui aussi reprend ses droits. Depuis un an, nous n’avions pour ainsi dire pas de « moyen terme ». Dès maintenant, le temps redevient compté (et ce sera pire avec la reprise du boulot). Il faut donc faire certaines choses « efficacement » et nous retrouvons cette angoisse de parfois « perdre du temps ». On « optimise » les achats, on essaie de peindre « assez vite », on prévoit des rendez vous « groupés »… bref la vie se remet tout doucement en tension. Rien d’anormal, mais nous réalisons là ce qui a vraiment été différent et si agréable cette année : Nous avions le temps. Petite bisou au passage à notre ami Gil (et ses camionautes) qui nous racontait que cet arrêt du temps était sa première richesse.

Nous restons  contents de ce retour un peu anticipé qui nous laisse nous réacclimater en douceur.

Et Sylvain et Stéphanie, ça va comment ?

Même s’il y a plein de choses à faire, la pression est quand même tombée et nous nous relaxons. Nous avons à nouveau de l’espace, les enfants s’éparpillent et vivent entre eux. Nous récupérons énormément de temps pour nous. Nous l’utilisons pour le « nous deux » mais aussi pour le « chacun son truc ». Stéphanie traine un peu au lit, Sylvain regarde des films à la noix dans son canapé. Nous prenons même parfois le petit déjeuner tout seul l’un après l’autre… Nous vivons à la cool en fait.

Cela fait beaucoup de bien, et pour comparaison vous pouvez lire un petit article dans les derniers jours du voyage : Comment survivez vous avec quatre enfants à bord ?

Comment vont les filles ?

Elles sont toutes très heureuses de retrouver le confort et la tranquillité de nos vies françaises. Leurs chambres, leurs jeux, la bibliothèque, les skates : tout cela les remplit de bonheur. Ajoutons qu’elles dorment maintenant seules dans un lit, c’est l’extase ! Elles sont allées se faire choyer par leurs grands parents et s’éclater avec leurs cousines.

Manon découvre la vie en France et sa maison. Elle adore sa chambre, se perd un peu, regarde le placard des provisions alimentaires et nous dit : « oh, nous avons même un petit magasin dans notre maison « . Ben oui, 24 litres de lait dans un placard, c’est beaucoup plus qu’un paquet d’épiceries visitées cette année !

Romane est un peu surprise de certaines choses : « on peut boire même l’eau de la salle de bain ? »

Morgane et Marine vont bientôt nous demander de pouvoir dormir dans la même chambre…

Côté santé tout est bon pour l’instant, nous les avons ramenées en bon état :).

Elles aussi ont livré un témoignage de leur survie avec des parents présents en permanence. Attention, c’est brut et sans censure : Comment survivez vous avec vos parents toujours sur le dos ?

Et alors maintenant ?

Sylvain reprend le travail vendredi 04 Aout après avoir repris  contact tranquillement afin de se préparer au mieux et de se projeter à nouveau. Stéphanie pour sa part reprendra à la rentrée scolaire et va consacrer le mois d’aout à la préparation de celle ci au sens large. Il y a une montagne de travail administratif, des rendez-vous médicaux, des lunettes à changer et j’en passe. Mais pour l’instant, elle a une allergie aux papiers et préfère faire du bricolage !

Nous tacherons de vous raconter un peu la reprise complète (travail, école etc.). La toute fin du projet, ce sera de réaliser un « livre photo » à partir du blog… Du boulot en perspective car Marie (du Laos) nous a fait cadeau d’une impression brut du blog : C’est un pavé impressionnant :).

Si vous avez suivi notre voyage, c’est le moment de nous mettre un petit commentaire. Nous serons heureux de vous sentir près de nous. Qui sait, nous pourrions répondre, histoire de se dire au revoir et surtout pas adieu ;).

Pour les nantais…

Nous revenons définitivement dans notre belle ville et notre barbecue est ressorti… Alors, à très bientôt !

Comment survivez-vous avec vos parents toujours sur le dos ?

Pour les filles non plus, ce n’est pas toujours facile de vivre ce voyage. Voici donc une petite expression libre de chacun, sans contrôle parental. Toutes les vérités sont elles bonnes à dire ? :)

Manon

La vie est belle. Mes parents sont super sympas. (la vérité sort de la bouche des enfants innocents…)

Romane

Mes parents ne s’occupent pas assez de moi car s’occupent trop du voyage. C’est super d’avoir papa toute la journée avec nous et de pouvoir de promener avec lui. Je peux faire pleins de calins  à maman, je l’aime et elle est belle. Elle a même conduit le camping-car une fois. J’adore prendre l’apéro avec eux.  Ils m’ont fait visiter pleins de trop jolies choses.

Morgane

Les parents ont souvent des choses que nous n’avons pas : par exemple des bières et des cafés. On s’est couchées un peu plus tard qu’à la maison, mais cela reste trop tôt pour moi. Ils auraient dû acheter un camping-car plus grand. Mais je suis quand même contente de voyager.

Je trouve que maman ne positive pas assez : quand on fait des efforts toute la journée et une seule erreur, maman ne se rappelle que de cela le soir. Looooool !  Mais elle nous trouve aussi beaucoup d’activités. Elle aime rigoler. Je l’aime mais je ne lui fais jamais de calins…

Papa n’est pas très patient et se fâche assez fort et souvent, mais positive beaucoup  plus que maman. Il n’accepte pas que nous fassions des bricolages. « Cela gaspille trop de papier » et il ne comprend pas maman qui dit « C’est la créativité qui se développe ! » Il conduit trop bien  le camping-car.

En ce qui concerne le voyage, j’ai trouvé cela très amusant avec les rencontres et les pays différents, la chaleur et la nourriture. Je suis très contente d’être partie. J’ai préféré le mode sac à dos à la vie en camping-car.

Marine

Maman fait la pluie et le beau temps dans la famille. Elle nettoie, range, prépare les balades, les plannings,… sans elle on ne pourrait rien faire, si ce n’est de laisser le bazar s’installer. Elle se donne de super objectifs ultra-compliqués de temps en temps, comme par exemple s’épiler ou se couper les ongles de pied. Elle est capable de s’énerver et de crier super-fort, mais aussi de faire des blagues nulles qui font rire, même si elle n’égalera jamais papa sur ce point. Son rêve du voyage est de pouvoir passer une journée sans aucun enfant et si possible dans son lit.

Papa n’est pas très  modeste, mais c’est toujours pour rire qu’il dit qu’il est un mec formidable. Il a un humour nul (à la Lardière) mais qui fait toujours rire. Le pire, c’est qu’il déteint sur nous. Lorsqu’il s’énerve, ça peut aller très loin, mais il l’évite au maximum. Les trucs du cc qu’il déteste le plus sont le contrôle de l’énergie, la porte de la salle de bains qui claque, et l’effet maison de playmobil hyper fragile. Il aime bien jouer avec nous et se balader tout seul. Lorsque nous disons que les parents sont favorisés, il dit que « la famille n’est pas une démocratie mais une dictature ».

Comment survivez-vous avec 4 enfants à bord ?

Tout ce que vous voulez savoir sans jamais oser le demander…. Non, pas ce qui se passe dans la capucine, c’est au prochain chapitre : LOL.

Comment survivons-nous avec 4 enfants dans si peu de mètres carrés pendant une année non-stop ? C’est parfois très difficile ! Parfois cocasse ! Souvent très marrant. Allez un petit point sur chacun un mois avant la fin du voyage.

Marine, 13 ans, nouvellement ado, l’animal le plus proche de l’homme :).

Normalement, ce genre d’énergumène part vers 7h 30 au collège et ne revient que vers 17h30,  s’occupe avec son smartphone dans un coin de sa chambre à la maison ou part avec des copines parlant le même langage refaire le monde. Les rares fois où il traîne dans nos pattes avec ses grognements d’ours et en nous parlant à nous, gentils parents ou adorables petites sœurs comme à des chiens, nous l’envoyons vite réfléchir dans sa chambre… et bien nous, c’est 24/24 et sans chambre ! Et cela mériterait peut être un diplôme de patience extrême. Parler ou jouer avec ses sœurs reste très compliqué pour elle, quel dommage. Heureusement qu’entre ces crises, elle accepte sans trop rechigner de nous aider, peut faire la vaisselle, sait plier la banne, remplir la douche solaire, préparer le petit-déjeuner, avoir des conversations « normales » et surtout s’occuper merveilleusement de sa toute petite sœur avec qui elle partage son lit. Accessoirement, la curiosité insatiable de Marine n’a pas faibli dans ce voyage et elle l’a donc vécu intégralement avec un plaisir visible. Pour preuve, les plus douloureuses punitions que nous ayons pu lui infliger furent des privations de visites (temples, grottes, Killing fields,  etc.).

Morgane, 10 ans au départ, maintenant 11 ans. 

En fait, tout est bizarre avec Morgane, des jours avec et des jours sans.  Les jours sans sont terribles. Elle sait tout, connaît tout et a toujours raison. Plus têtue qu’elle, on ne connaît pas, et ceux qui pensent à sa mère se trompent, Stéphanie a trouvé son Maître ! Elle a toujours la plus mauvaise place, la mauvaise assiette, le mauvais lit, la plus petite part, … L’école a souvent été difficile, car elle n’en voit absolument pas l’intérêt. Les fautes d’orthographe ? Ben, on n’a qu’à faire la réforme et au passage enlever toute grammaire comme dans les langues asiatiques : ils arrivent bien à communiquer, non ? L’anglais, les gens n’ont qu’à parler français ou utiliser googletranslate, non ? Les maths, bon les calculs sont un peu utiles pour négocier. Mais pas la géométrie.  Les musées, cela l’ennuie. Les mosquées, oui, mais pas trop. Les temples, c’est chouette, mais il faut enlever les chaussures…

Partager son lit avec Romane était et reste compliqué. Bref, il faut tenir le coup.

Heureusement, les jours avec sont nombreux. Et Morgane adore parler des sujets de société, savoir qui sont ces gens, comment ils vivent, quelles sont leurs voitures, visiter les magasins, comparer les niveaux de prix, faire des affaires dans les marchés, regarder les paysages sur la route, etc. Et surtout faire du skate ! Rentrer en France ? Oh non, j’irai trop longtemps à l’école.

Romane, 7 ans. 

C’est notre enfant un peu perturbée par le voyage, sans pouvoir l’exprimer clairement, son quotidien lui manque un peu. Sa chambre, ses jouets, ses bricolages, ses repères, son rythme, ses grands-parents, ses cousines et des copines parlant le français lui manquent.

Romane a beau dire « je suis timide », elle a une facilité pour aller vers les gens et se fait des copains de tout âge dans tous les pays, partout. Elle peut se faire inviter chez des gens qui vont lui servir des sucreries sur leur canapé, devant un dessin animé sur leur télévision, faire le tour d’un parking discrètement et revenir les bras chargés de gourmandises distribuées par les voyageurs comme les locaux, jouer avec des copines ne parlant pas un mot de la même langue et les serrer fort dans ses bras comme si elles se connaissaient depuis des années.

Elle adore toujours autant lire et passerait bien sa journée avec sa liseuse. La bibliothèque verte, Fantomette, Harry Potter, Tara Dunkan et des centaines (sans exagérer) de livres n’ont plus de secrets pour elle.

Elle est contente de visiter pleins de belles choses, de voir de si beaux paysages, de jouer sur la plage et dans les aires de jeux. L’école ? bof ! Bon, c’est peut-être le manque de motivation des parents ?

Manon, 21 mois au départ, 2 ans ET DEMI maintenant.

Notre amour de chaque jour. Un vrai bonheur. Certes, un bébé nécessite beaucoup de temps et surtout beaucoup de logistique dans ce voyage, mais elle s’adapte à tout. Elle accepte tous les changements, les différents hôtels, les modes de transports, les différentes nourritures et rythmes que nous lui imposons. Elle adore les paysages magnifiques et karstiques, les temples, les mosquées et les églises. Aujourd’hui, elle parle trop bien, elle est propre (enfin, après 13 ans de couches, nous passons le relais !) et sourit tout le temps… ) Quel bonheur d’avoir pu la voir grandir pendant une année.

Le chouchou de ses parents et de ses trois grandes sœurs ? Comment va se passer la rentrée à Nantes où elle n’aura plus ses quatre mamans pour veiller sur elle à chaque instant ?

ALLEMAGNE – lacs du sud, Dachau, Legoland…


 

Rappel de l’épisode précédent

Après une nuit dans les alpages Autrichiens, chez un fermier super accueillant, nous décidons d’entrer en Allemagne.

Enfin la fameuse Allemagne

Très tôt nous avons décidé de mette ce pays dans notre seconde boucle européenne. Après avoir rencontré tant de voyageurs issus de ce pays, nous voulons voir un peu « comment  c’est chez eux ». C’est de plus un pays dans lequel nos escapades touristiques ne nous  amèneront sans doute pas, alors il faut saisir l’occasion.

Des lacs, des lacs à n’en plus finir

En entrant par le sud du pays, la transition est faible avec les paysages autrichiens. Nous découvrons que la région est pleine de lacs et que les Allemands les utilisent (comme les Italiens) comme stations balnéaires. Stéphanie nous en trouve un qui accueille les cc et nous passons 24h sympathiques entre forêt et eau. Romane s’y trouve même une petite copine avec qui elle joue en langage des signes.

Le lendemain matin nous faisons étape à Rosenheim, tout simplement car son lycée est jumelé avec celui de Stéphanie. Nous y faisons une rapide visite/balade, le temps de nous familiariser et d’acheter du pain noir :). L’Allemagne, c’est vraiment la France avec juste une architecture médiévale un peu plus pointue, Alpine quoi… Bon, en plus, nous sommes en Bavière.

Nous partons ensuite vers on ne sait où quand nous découvrons que nous passons près de Dachau. Déjà en Asie nous avions espéré aller voir Auschwitz. Mais la route étant trop longue, nous avions avec déception écarté cette étape. C’est là une occasion de concrétiser, pour toute la famille, le drame de la seconde guerre mondiale dont ils entendront tant parler.

Dachau, bah là quand même ca calme un peu

Ce camp n’était pas censé être un camp d’extermination, mais seulement de concentration. Evidemment, par les faits et son taux de décès, il peut être assimilé. Ce fut le premier ouvert en 1933, pour la « rééducation » des opposants politiques tout d’abord. Je vous passe tous les détails morbides que nous connaissons à peu près tous pour vous parler un peu de l’endroit en lui-même.

On y trouve d’abord une de ces fameuses grilles « arbeit macht Frei » IMG_7393 (Medium)qui figurent dans tous les manuels d’histoire. Tout cela faisait en fait partie d’un mécanisme de « double torture » qui m’échappait auparavant. On imposait ironiquement un pseudo régime de « rééducation positive » aux prisonniers tout en les détruisant. En visitant les dortoirs par exemple, nous apprenons que la moindre tâche sur le sol ou la table était punie d’une heure de torture, que les lits devaient être fait au carré tous les matins et les draps des rangées alignés les uns avec les autres… IMG_7410 (Medium)Tout cela dans un camp surpeuplé, boueux et sans le moindre équipement de nettoyage.

Avec une réelle surprise j’ai appris qu’il y avait un bordel (une maison close) à Dachau. Les SS forçaient des prisonnières d’un autre camp à venir se prostituer ici. Il semble que cela « améliorait le moral des prisonniers ». Ils s’en souciaient donc ? Etait-ce là encore la grande ironie de la rééducation ? Était-ce un moyen de gérer les tensions ?? Bref je suis toujours un peu dubitatif….

Aujourd’hui, un camp de concentration ce sont surtout des photos, des bâtiments reconstruits ou rénovés pour tenir debout et un bel audioguide. Le pouvoir du temps s’applique aussi au pire, même si c’est plus lentement.

Il n’en reste pas moins que les chambres à gaz, les fours crématoires et les fondations de dizaines de baraquements sont là…

Il y a aussi une partie musée sur le site et elle raconte la montée du nazisme en Allemagne. Les leviers de montée des extrêmes sont toujours les mêmes : crise économique, personnage charismatique, démagogie et choix d’un bouc émissaire dans une minorité… Le danger est partout. IMG_7428 (Medium)Petite recommandation personnelle pour ceux qui voudraient se rafraîchir la mémoire : Le livre « La mort est mon métier » de Robert Merle. Il n’est pas « gros », encore moins ennuyeux et raconte en roman l’histoire du grand directeur d’Auschwitz et son atterrante « contrainte de productivité ».

On passe du coq à l’âne

La vie prend toujours le dessus, et dans notre voyage tout est accéléré. Cette fois, le changement d’ambiance est brutal : le soir même de notre visite de Dachau, nous dormons à deux kilomètres de LEGOLAND. Nous avons réservé, deux jours avant et en roulant, un forfait « deux jours plus camping » via internet. IMG_7434 (Medium)La formule est géniale pour nous : Le camping est nickel et nous avons deux jours pour profiter sereinement du parc. Le thème Lego est évidemment partout : sculptures en brique, véhicules aux formes carrées, attractions évoquant les univers Friends, Ninjago etc.

Le summum : Les magasins dans lesquels on peut acheter toutes les pièces existantes au poids.

Un rêve de gosse ! On peut par exemple y acheter un kilo de roues ou de fenêtres (elles ont si souvent manqué à Sylvain il y a 30 ans). Vous pouvez même construire l’assemblage de vos rêves, le peser pour payer et partir avec !

Toute la famille s’éclate

et nous squattons l’aire de brique géante pour y faire une construction… du family building quoi :).

Les parents offrent ensuite aux trois grandes un souvenir mortel : des figurines « Friends » à composer soi-même à partir de tous les éléments de corps existants ! IMG_7534 (Medium)

Pour Manon, nous achetons la mamie et la maman Duplo qui manquaient pour composer sa famille miniature.IMG_7551 (Medium)Le deuxième jour, nous avons même vu les filles « Friends » en vrai !!!!! Elles font un peu artificielles, mais bon…IMG_7493 (Medium)

En route vers la France

Le huit juillet au soir, nous roulons donc vers un dernier dodo en Allemagne. Nous nous arrêtons dans une petite ville dans un endroit  verdoyant. Ce pays est très accueillant pour les cc. Sylvain se fait alpaguer par un nouveau drôle de pote en camping-car! Cet allemand, ancien militaire, lui raconte en s’enfilant deux litres de bière que son pays est en auto destruction. D’après lui, la chancelière a fait entrer les migrants par millions (si si il l’a promis) et on ne peut plus circuler sans se faire violer en Allemagne ! Il lui explique même avoir souhaité que nous élisions Marine Le Pen pour que l’Europe soit brisée et sa nation sauvée… Bref : une longue séance d’écoute patiente pour Sylvain qui ne devra son salut qu’à l’heure du repas.

Le neuf, nous entrons en France et forçons un peu l’allure car nous voudrions prendre le temps de nous arrêter quelques jours dans l’Est. Malheureusement, des pluies diluviennes s’abattent sur Nantes et nos locataires nous alarment sur une inondation possible de la maison. Nous décidons donc de foncer tout droit pour aller gérer ce souci.

Le dix au matin, nous sommes garés devant notre maison à Nantes, qui n’est pas encore notre chez nous. Nos locataires ont malheureusement souffert de l’inondation mais rien de grave en ce qui concerne la maison. Nous repartons donc dans notre cc et allons entamer dans les jours suivant notre atterrissage en douceur en attendant de retrouver notre immense vraie maison…

CROATIE SLOVENIE AUTRICHE – Zagreb, Ljubljana, les montagnes

Rappel de l’épisode précédent

Après un énième changement de route et un retour en Croatie, nous quittons notre chère ferme de Ratkovica pour aller visiter Zagreb. Au passage, nous ne résistons pas à une petite piqûre de consumérisme chez Ikea pour nous rappeler nos petites vies françaises. ET Romane a meme eu le droit à une heure de garderie Ikea-croatie !

Encore une capitale à taille humaine

Zagreb, c’est un gros Nantes en termes de population. Ce n’est pas un défaut, bien au contraire, car la ville est justement agréable et aérée. Elle possède par exemple un énorme parc à trente minutes de tram du centre, construit autour d’un joli petit lac. Le dodo en camping-car y est autorisé et nous nous y installons donc. Autour de nous, les gens viennent courir, pique-niquer, jouer à la pétanque ou boire un verre face au lac.

L’endroit est très agréable et, qui plus est, ombragé.

Après une soirée tranquille, nous prenons donc le fameux tram pour rejoindre le plein centre-ville. Il a l’avantage de pouvoir se visiter à pied vu sa petite surface. Nous y parcourons principalement les rues et monuments.

Mais cette fois nous remettons un  musée dans la « todo list » : Celui des cœurs brisés, au concept rigolo. Ils ont demandé dans le monde entier à des gens d’envoyer un objet symbolisant leur plus marquante rupture amoureuse, avec explication bien sûr. Le résultat donne une balade oscillant entre rire et larme :

  • la hache qui servit à tout briser dans un appartement,
  • un nain de jardin jeté sur le parebrise d’une Porsche après un adultère découvert,
  • le bouchon d’une bouteille de champagne bue pour fêter la rupture juste à temps avant le mariage,
  • un routeur réseau avec le commentaire « pas compatibles »
  • le jeu vidéo ayant, nuit après nuit, miné l’amour de Madame pendant que Monsieur cliquait avec furie
  • une carte postale envoyée quelques heures avant un suicide. Les parents Japonais ont refusé la main de la jeune femme au malheureux.

Le soir, nous rentrons rincés… par une pluie à laquelle nous ne sommes plus habitués.

Un cimetière, oui mais quel cimetière !

Saviez-vous que Stéphanie avait une passion pour ces endroits ? Adolescente, elle allait souvent y traîner ses guêtres (cela lui tient encore) et redistribuait les fleurs selon son humeur. Cette fois, elle nous emmène dans celui de Zagreb, connu pour être « plus beau que le père La chaise ». L’enceinte est incroyable avec sa muraille garnie de tour à dômes.

A l’intérieur, les caveaux rivalisent de finesse et d’élégance, le tout dans un cadre très verdoyant.

Et dans la foulée, nous tournons la clé pour emmener la famille vers la Slovénie et sa capitale. C’est la troisième fois que nous allons traverser ce pays. Cette fois nous achetons leur vignette de la mort pour le péage autoroutier avant d’y entrer. Ces # ?!% !!§ attendent tranquillement les touristes ignorant son existence et leurs prennent de 300 à 800 euros d’amende !

Ljubljana,  encore plus petit !

Une capitale à 280 000 habitants… Un gros village pour Stéphanie :). Cette fois, le centre-ville fait moins d’un kilomètre carré. Pour autant, pas mal de touristes s’y pressent. Nous y faisons une petite balade, mangeons un macdo

puis nous rendons dans un autre musée distrayant. Il porte sur les illusions d’optiques, de manière pratique. Toute la famille adore !

Au soir venu, nous nous cachons au bout d’un chemin dans les bois pour faire un dodo sauvage. Ce beau pays interdit maintenant le camping sauvage et les amendes sont salées : 45 euros par personne pour une nuit…

Le lendemain, nous faisons une dernière étape dans les gorges de Vintgar.  Des pontons et passerelles sont aménagés pour suivre le cours de la rivière dans la montagne. C’est superbe et très rafraîchissant.

Juste après, nous filons vers le lac tout proche, dans la ville de Bled (oui oui c’est son nom !). 20170703_142133_PanoC’est une station de montagne apparemment connue localement. Très jolie mais un peu blindée de visiteurs et horriblement chère.

Nous partons assez tôt pour pouvoir quitter ce pays trop peu hospitalier avec les camping-cars… en route vers l’Autriche. Au passage, nous achetons la vignette Autrichienne… On ne nous la fait pas ;).

Une nuit chez Heidi ?

A peine la frontière franchie, nous nous arrêtons sur un spot « park4night ». C’est une ferme proposant le parking pour une somme symbolique. La pratique serait assez commune chez les Autrichiens. Nous stoppons donc en pleine montagne, près d’un restaurant fermé et cherchons les propriétaires. Nous sommes accueillis par un fermier septuagénaire avec un bon anglais qui nous installe, annonce que c’est gratuit et dit aux enfants d’utiliser les tracteurs à pédales disponibles. 20170704_092402 (Medium)Il part juste après raccompagner ses deux seules vaches dans les alpages. Autour de nous les cloches des chèvres tintent en continu… On se croirait chez le grand père d’Heidi !

Le lendemain matin, après avoir papoté un peu avec lui, il nous fait une rapide visite, offre des sucettes aux enfants et du saucisson maison aux parents. Il est charmé car nous sommes venus lui dire bonjour en nous installant, ce qui serait assez rare de la part de ses visiteurs. Les usagers locaux seraient-ils si habitués à ce service formidable qu’ils en oublieraient la base ? Quoi qu’il en soit pour notre part nous trouvons ce principe génial. Les autrichiens, aussi sympas que les turques ?

Et après ? Et après ?

On zappe l’Autriche… Dommage car cette première expérience était géniale, mais il faut filer vers l’Allemagne car le planning se resserre. Nous roulons donc et passons en Allemagne, notre dernier pays. Mais tout cela je vous le raconte très bientôt…

Ce que nous faisons, est ce « formidaaaaable » ?

Évidemment la phrase est une boutade. Elle fait écho à une conversation très intéressante que nous avons eue avec Matt et Jenny. Nous nous amusions ensemble de cette phrase que nous avons souvent entendu « Wouah c’est vraiment formidable ce que vous faites ». Nous savons bien sûr que les gens (famille, copains, amis etc.) forcent souvent le trait par pure gentillesse, mais cette expression revient quand même souvent. Elle pourrait même nous gêner un peu tant nous avons rencontré des gens « formidables » cette année ;).

Quoi qu’il en soit, sans fausse modestie, nous n’avons rien de formidable. Dans les faits, ce que nous avons réalisé au jour le jour n’a absolument rien de surhumain. C’est mis bout à bout que tous ces jours forment quelque chose « d’extra-ordinaire » au sens étymologique du terme. Finalement, nous avons cherché nos routes sur google maps, lu des blogs et des guides de voyage, vécu dans un camping-car français, dormi dans des hôtels… rien d’insurmontable pour quiconque a envie de le faire. A la rigueur, nous avons parfois pris de petits risques mais ils étaient mesurés dans le contexte où nous nous trouvions.

L’un des enseignements de cette année est surtout la démystification du voyage en lui-même. Alors que je lui parlais de mes surprises, Matthieu me demandait « mais tu t’attendais à quoi en partant au fait ? ». J’ai ri de bon cœur en réalisant combien je fantasmais sur les pistes de terre, les zones sauvages, les déserts, la difficulté d’avoir de l’eau… Mes fabulations n’étaient même pas cohérentes entre elles. Quand je pense avoir emmené par exemple une roue de secours (nous avons croisé plus de réparateurs de pneus que d’épiceries) ou une pompe manuelle pour filtrer de l’eau insalubre (l’eau se vend évidemment partout comme le coca)… La vérité est que voyager est très simple, que l’on trouve partout quasiment les mêmes structures et que l’on croise des voyageurs par centaines sur toutes les routes ! Bien sûr, nous avons rencontré des gens qui partent en haute montagne ou dans les déserts et qui gèrent un côté « autonomie/aventure » bien plus justifié. Mais pour nous qui sommes partis dans des endroits fréquentés, les chemins sont très bien balisés. Nous n’avons par exemple été que très rarement hors réseau cellulaire, cela en dit long.

Du coup, il en vient une certaine humilité sur notre aventure. Qui est le plus « grand voyageur » entre le camping cariste à 4 gosses, le cycliste nomade de 65 ans au Cambodge et le couple en camion 4X4 dans le désert en Iran ? La réponse n’existe pas. Rien ne se compare vraiment. En fait on trouve toujours plus taré que soi, ou pour dire mieux, on est toujours le fada d’un autre :).

Avec l’habitude, quand les gens nous disaient « courageux », « formidables » ou autre superlatif nous répondions toujours « Formidables, je ne sais pas, mais un peu dingues sûrement pour s’être lancés là-dedans en parfaits incompétents ».

Pour conclure donc, nous ne revenons pas avec le sentiment d’avoir accompli une gigantesque prouesse et c’est justement ce qui est bon. Nous ramenons tous, enfants compris, la certitude que voyager est simple, possible et que le monde est à notre portée. Alors, en route ?

Comment avez vous ressenti… la Turquie ?

Avant ce voyage, nous connaissions la Turquie, le plus mal possible, via deux séjours d’une semaine dans des clubs vacances. Une fois, prémisse de notre folie aventurière, nous avons franchi la porte du club pour louer un taxi et aller visiter Ephese… hoooouuu les dingues :).

Alors cette fois, nous la découvrons vraiment et l’adorons. C’est sans doute car elle est le premier pays vraiment dépaysant et celui de notre rencontre avec l’Islam, mais pas seulement.

Nous adorons la gentillesse des Turcs. Déjà à Istanbul, sur notre parking, ils viennent nous parler. Dans les rues, les anciens nous arrêtent pour offrir des Simits aux enfants, leur parler affectueusement ou effectuer un petit pas de danse avec eux…Magique. A notre première étape campagnarde, alors que les problèmes s’accumulaient, une jeune femme francophone m’a pris en charge et emmené dans sa voiture régler tous mes soucis en deux heures. Que dire de la réparation express de mon pneu par un pompiste ne parlant pas un mot d’aucune langue… Les Turcs, parfois un peu renfrognés au premier abord, sont serviables et généreux.

Leur sens de l’accueil se manifeste pour nous par de très belles rencontres. Murat nous croise devant une mosquée en rase campagne et nous passons deux jours avec sa famille. Eyub nous trouve au bout du rouleau au bas de son immeuble et sa famille entière nous accueille, nous câline et nous remet sur les rails. Trempé, fatigué et un peu gelé, j’entre dans un restaurant de standing près de Trabzon pour demander à rester une nuit sur son parking. Le patron nous accueille, nous fournit l’électricité, nous invite à rester trois jours et refuse que nous payons toutes nos consommations. Et nous avons beaucoup d’autres exemples. Certains moins marquants tiennent en une aide de quelques minutes ou l’offre d’un repas, de thé, de bonbons…Chez les Turcs, on ne plaisante pas avec l’hospitalité !

La laicité et la tolérance, même si je sais ces valeurs en danger, sont elles aussi impressionnantes. Aucun souci avec votre conviction religieuse : on ne vous pose pour ainsi dire jamais la question. Il est réellement courant de croiser dans la rue une jeune fille voilée donnant la main à un sosie de Shakira avec un décolleté hyper provoquant. En parallèle, il règne un profond sentiment de sécurité. Le strict respect des lois par chacun vous met en confiance. Nous dormons partout, ville ou campagne, et envoyons parfois nos deux grandes faire des courses seules dans les petites villes.

Alors que vous dire sur le chapitre politique ? Nous entrons dans le pays un mois après le putsch manqué et rien ne s’en ressent de notre point de vue. La « purge » Erdogan est en cours mais comment savoir si elle est légitime ou pas ? Finalement, la Turquie vit ces dernières décennies de putschs militaires en élection anticipée… est-ce quelque chose de « normal » ?

Du point de vu intérieur, Erdogan est un héros pour beaucoup. Il ramène la croissance et raffermit la position internationale du pays. Il faut bien comprendre que la Turquie n’a que Cent ans et fut bâtie par la force sur un tas de cendre en 1918-1920. Aujourd’hui, elle se sent coincée entre un Iran toujours dangereux, une Europe qui la refuse, des séparatistes intérieurs comme le pkk, la Syrie et l’Afghanistan en guerre, une Russie qui lorgne sur la mer noire… Bref un homme à poigne est ce que veulent les turcs pour garantir la survie de leur état. En quittant le pays, je disais qu’il fallait arrêter de juger si mal cet homme et laisser le peuple turc s’autodéterminer. Depuis son référendum de « président plein pouvoirs à vie », je suis un peu plus partagé. J’en parlerai à mon ami Eyub à l’occasion :).

Quoi qu’il en soit, mes dernières lignes doivent le crier : Allez en Turquie les yeux fermés. Vous ne serez pas déçus !

Les magazines de Marine et Morgane

Toujours inspirées en terme de création, nos deux grandes se sont lancées dans une nouvelle entreprise. Les jeux du début de voyage sont maintenant devenus un MAGAZINE :).

Il y a un contenu fixe, des dates de sortie, du contrôle éditorial, une directrice d’édition etc.

Vous trouverez les deux premiers numéros de Marine en suivant ces deux liens pdf : THE NEWSPAPER N° 1 et THE NEWSPAPER N° 2

Vous trouverez ensuite une fusion des numéros 1 et 2 de Morgane : la gazette des Fauvel 2(+1)

SERBIE – Nis, la campagne et le retour en Croatie

D’autres choses à lire ??

Si cela vous tente, nous publions en même temps que cet article une série de textes qui étaient en attente.

Attention, dans les questions, il y a de longues proses. Ce blog est devenu notre journal de bord et nous attaquons un peu les bilans avant notre véritable rentrée.

Autre point, le business de Marine a bien marché. Elle s’est du coup procurée de quoi se diversifier. Ci dessous les exemples et la page de pub…

Maintenant que le topo est fait, passons à la suite de notre histoire.

Rappel de l’épisode précédent

Nous quittons notre dernière escale en Grèce pour amorcer la route du « retour lent ».

Pas de Macédoine, merci

Il n’y a que Sylvain qui aime cela ;). Mauvaise blague à part, le pays est tout petit et a sa propre monnaie etc… Nous décidons de faire l’impasse pour retourner dans la Serbie que nous connaissons déjà pas mal. Notre expérience macédonienne se limitera donc à un plein d’essence et deux postes frontières.

Retour en Serbie

Une fois entrés dans le pays, nous cherchons où nous arrêter sans trop sortir de la route. Les aires d’autoroute sont de simples parking sans un poil d’ombre. Nous finissons par squatter une des nombreuses stations services désaffectées pour son ombre providentielle.

Nous nous rendons ensuite à Nis (prononcer Nich), la seconde ville du pays. D’entrée, elle est hyper agréable. Nous nous garons près de la gare routière dans un quartier très animé. On y trouve un marché, des bars et des gargotes partout. Cela grouille, nous adorons. Impossible de payer sans l’appli smartphone… je choppe le « monsieur péage » et il m’accorde de rester pour une ou deux heures. En tout cas, je ne peux pas payer (même en cash) et au pire les pv n’arrivent pas en France :). Une carte sim et un ATM plus tard, nous sommes prêts. Nous explorons la proche banlieue et cherchons sur maps une zone de dodo. La faculté d’électronique nous accueille sur son parking et personne ne sourcille.

Cool, ce pays est toujours tranquille :). Juste en face, dans les champs, un tracteur tire une machine à petites bottes de foin. Plus tard, des hommes viennent les ramasser à la fourche avec une remorque tirée par des chevaux. Nous sommes à 500 mètres du centre de la seconde ville Serbe et on y travaille la terre comme il y a des lustres en France. M’enfin, ça donne du charme :). En campagne, j’ai même vu des gens faucher les foins à la main et fabriquer des meules…

Visite de la ville

Le lendemain, nous partons visiter Nis. Par un heureux hasard, notre faculté permet de tout parcourir à pied. Nous nous rendons d’abord visiter le camp de concentration adroitement nommé « la croix rouge ».

Trente mille personnes sont passées par là. Oups, il n’ouvre que de 10h à 16h. Nous patientons donc tranquillement en jouant sur la belle pelouse. Séance photo familiale.

Une fois entrés, la gardienne fait aussi office de guide en présentant le site dans un anglais parfait durant quelques minutes. Il faut dire que le bâtiment a été utilisé avant comme après la guerre, IMG_6790 (Medium)il faut donc se mettre dans le contexte pour le parcourir.

Ensuite nous traversons la forteresse (romaine puis ottomane)

pour aller parcourir la grande rue commerçante.

Un petit aller-retour puis nous revenons vers le quartier du marché pour acheter du « Rostilj ». C’est une appellation qui signifie en gros « viande grillée ». Cela peut être de la brochette, du poulet, du steak haché comme du porc entier à la broche. Le tout est, dans notre cas, servi dans du pain, mais pas à hamburger. Une fois ravitaillés, nous mangeons, exactement comme de nombreux citadins, assis dans un parc à l’ombre.

Un petit dodo en route

Nous reprenons ensuite la route dans l’après-midi. Notre objectif est un camping (« le meilleur de Serbie ») afin de nous poser après plus de dix nuits consécutives de sauvage. Pour couper la route en dormant, nous pointons un village bordant une rivière. Sur place, Sylvain se gare devant un restaurant en bord de rivière et obtient naturellement du patron le droit d’y dormir. Au soir, nous faisons une petite balade durant laquelle nous tombons sur une fête d’école. Cela ressemble drôlement aux nôtres mais il y a une attraction très drôle : la course de bébé à quatre pattes :).

Les mamans attirent les bouts de choux avec des sucettes, doudous et autres astuces pour remporter la victoire.

Le camping aux toilettes dorées

Le lendemain, nous repartons sans traîner. Une fois arrivés, nous découvrons un petit camping

en campagne et proche d’une réserve naturelle bordant une rivière et un marécage.

Il est toutefois parfaitement fléché depuis quatre-vingt kilomètres en amont, sur l’autoroute.

Son point fort : Les sanitaires les plus propres de la planète. C’est ce qui a attiré Stéphanie. Le camping-car est garé au plus proche pour en profiter au maximum. Accessoirement, la machine à laver nous permet de laver jusqu’à nos draps : une folie :).

Nous passons deux nuits sur place, IMG_6839 (Medium)juste le temps de changer d’avis sur la route du retour. Exit la Hongrie et Budapest au profit de Zagreb et de la Slovénie via Ljubljana.

Un petit marché, un resto… la vie Serbe

Le jour de notre départ, nous nous rendons au patelin le plus proche pour le ravitaillement alimentaire et tombons par hasard sur un marché fruits/légumes/bazar.

Un vrai bonheur ! Tout est excellent (pas de culture hors sol ici) et à des prix très bas. Les filles achètent même quelques fringues puis nous mangeons dans une brasserie. Au menu Goulash, Rostilj et tarte au pomme !

Voyage en terre connue

Ce nouvel itinéraire nous fait passer à nouveau en Croatie, tout prêt d’un de nos spots de l’année dernière. Près de ses chambres d’hôtes à la ferme, une charmante dame ayant vécu en France accueille les cc. Nous y retournons donc pour passer faire escale sur la route vers Zagreb.

C’est un vrai petit bonheur : Odeurs de cochon et de moutons, mouches par centaines mais aussi électricité, salon de jardin sous abri, vidange et accès à l’eau facile et même une supérette en face. Nous passons deux belles journées là-bas et allons profiter du barbecue pour faire deux sessions de chamallows au feu…

Le paquet attendait dans le CC depuis la Malaisie :) !

Et alors, après ?

Nous partons pour Zagreb. Nous aurons finalement bien exploré la Croatie mais même si c’est la sixième fois que nous entrons dans ce pays, nous n’avions pas encore visité la capitale !

ALBANIE GRECE – Les météores et le début du retour

Rappel de l’épisode précédent

Nous quittons l’œil bleu le 17/06, source à la couleur troublante coincée au fond des montagnes Albanaises dans le sud sud du pays.

Une toute dernière étape

L’Albanie, nous la parcourons sans guide de voyage. Il faut dire que le voyage y est vraiment rigolo et facile, même si les routes sont affreuses et parfois surchargées :)20170612_142002 Nous récoltons dans des  blogs des endroits à aller voir. Parmi eux  se trouve Bhurit, une ancienne citée au passé Grec, Romain, Ottoman et enfin Vénitienne. Nous y trouvons un petit coin pour manger et visitons le site en mode balade. Le site fut abandonné au moyen-âge à cause de sa nature marécageuse, IMG_6482la verdure y a donc repris ses droits. L’aspect bucolique est d’ailleurs un des gros plus du site car mis à part l’amphithéâtre, les ruines ne sont parfois plus très parlantes :).

Apogée de notre passage en Albanie, le « bac transbordeur », ponton en bois tirés par des câbles, qui permet de faire traverser aux véhicules un petit bras de mer. Nous faisons faire la traversée au cc, avec un peu d’appréhension, et roulons les quelques kilomètres restant avant de passer en Grèce.

Excellent premier arrêt en Grèce  

Comme la Fabert Family nous l’avait promis, on peut dormir partout en Grèce. Quinze kilomètres après la frontière, la nuit approchant, nous stoppons sur une plage d’herbe totalement ouverte au camping sauvage.

Nous allons passer deux nuits sur place, y rencontrer une famille de belges francophones venue à vélo 20170617_114259et enfin découvrir un premier petit port grec.20170617_120534Et on va où maintenant ?

Nous avions toujours fixé la Grèce comme objectif du dernier raid mais… nous n’avions pas décidé quoi y faire exactement. Maintenant qu’il ne reste qu’un mois de voyage, nous allons donc rester dans le Nord/Centre avant de remonter. Nous rejoignons donc un point donné par les copains au bord de mer. Le camping tout proche étant ouvert, la zone n’est plus aussi squattable. Nous trouvons du coup une superbe crique un peu plus loin pleine de caravanes italiennes, grêcques,  etc…

Le lendemain, nous sommes entourés de cochons sauvages. Une fois bien réveillés, nous réalisons que nous sommes venus sans réel but. C’est sympathique, mais sans grande surprise à vrai dire. Nous décidons donc de lancer officiellement la route du retour à travers de nouveaux pays.

En route vers les météores

C’est une des rares étapes retenues dans le « lonely planet ». Sur la route, nous faisons un arrêt dans une autre étape retenue : un magasin LIDL. Et oui, surprenant, mais on nous a vanté les aliments typiquement grecs qu’on y trouve à petit prix : Féta, Tatsiki et autres tomates séchées. Le soir venu nous faisons un rapide et très joli dodo près du lac jouxtant la ville de Janina.

Quand même, c’est beau !

Le lendemain, nous atteignons le fameux site. Nous rejoignons le parking situé tout là-haut, au milieu des monastères perchés sur les pitons rocheux.

Nous allons y dormir, malgré les panneaux d’interdiction, car nous savons que les copains l’ont fait sans souci il y a un mois. Nous visitons dans l’après-midi trois monastères et plusieurs points de vue.

Les bâtiments sont presque trop rénovés (ho le râleur…), avec de belles pierres polies et des joints neufs.

L’intérieur des chapelles est couvert de fresques splendides qui nous évoquent les autres églises Orthodoxes visitées en Iran et Turquie. IMG_6619Néanmoins, pour tout vous dire, le plus beau reste la vue de l’extérieur.

Lors de la visite du second, nous avons acheté une bouteille de leur vin maison. Nous dirons simplement que le vin grec est un peu comme le rosé français  : il faut le boire frais, sinon…IMG_6694Le matin, nous profitons une dernière fois de la vue depuis notre litIMG_6702 et… en route

Et maintenant, on file dire au revoir à la mer

La route vers la Macédoine puis la Serbie passe d’abord par Thessalonique. Avant cette ville, nous nous arrêtons dormir près des vagues. Une nuit dans un camping, IMG_6717histoire de laver notre linge, ( bon sans machine, donc comme disent les filles, « on fait notre jenny » car miss Fabert adore laver son linge à la main) puis une nuit en sauvage sur une plage près d’un port. Rien de bien transcendant si ce n’est de découvrir que de nombreux étrangers et locaux campent vraiment à l’arrache partout dans ce pays. Avec de veilles tentes et du bric à brac improbable, ils sont en vacances et parfois installés durablement. nous avons même bénéficié d’un magnifique resto et de deux heures de répit où les deux grandes sont allées faire des affaires dans les « touristeries ».

Bon et alors, la suite ?

La boucle du retour passera donc (à priori bien sur) par la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne. La route commence logiquement ce 22/06 pour s’achever dans un mois… Mais tout peut changer demain :)