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LAOS – 4000 iles, la frontière corrompue et en route !

Rappel de l’épisode précédent

Après une semaine d’aventures avec les jeunes, nous voici pour deux jours à Pakse pour laver le linge, mettre à jour le blog, imprimer les cours du cned, découvrir quelques temples et restaurants et survivre à  la chaleur.

Dire que certains le font en camping-car avec des ventilos de pc, ils sont fous 😉

Le bidule

Nous avons eu la joie de retrouver Nico et Marie pour une nouvelle chouette soirée. Nouveau défi :  ouvrir une bouteille sans tire-bouchon ! Dans ce bled personne n’a jamais vu une bouteille pareille :)20170315_223002Trop facile, il suffit de le faire à la laotienne, tout doucement mais sûrement ! Sylvain s’y colle et réussit à ouvrir en 1/2 heure sa bouteille avec son « couteau d’aventurier Leatherman » qui coupe surtout des tartines dans ce voyage :)…

Ah, le fameux Bidule, vin blanc en dégustation uniquement dans le petit bar du même nom, très réputé à Pornichet et ouvert seulement de 18h à 21h, ils ont peut être des gènes Laotiens ? 

Les 4000 îles 

Une fois requinqués nous partons rejoindre les jeunes aux 4000 îles. 2h30 de bus et 30 minutes de pirogue pour atteindre le paradis sur terre, l’île de Don Khone. 

Des voyageurs nous avaient parlé de la guesthouse Sunset Paradise avec une magnifique terrasse donnant sur le Mékong. Elle est tenue par Jim, Julie et leur fille Mila de 15 mois.

Nous prenons quartier dans nos bungalows et tombons par hasard sur nos voisins, une famille française : Stéphanie, Cyrille, Lauric (10 ans) et Faustine (8ans). A nous dix, nous occupons les 4 bungalows de l’hôtel… 

20170319_102758Nous passons quelques jours donc sur la terrasse donnant sur le Mékong et les 3999 autres îles. Il faut profiter de cette famille qui voyage depuis 9 mois en sac à dos et bien sûr de Nicolas et Marie qui ont choisi un bungalow un peu plus loin de nous, enfin des enfants surtout.

L’île est prévue pour les touristes mais reste très majoritairement habitée par des Laotiens. On y cultive le riz, y pêche, va à l’école et y vit comme partout dans le pays. Nous avons donc la chance de voir le pays défiler sous nos yeux, sans voiture et dans la torpeur typique :).

A part cela : Tubing, apéro, resto, les vacances quoi ! 

Après trois jours arrive le grand départ des jeunes car il paraît que tous les voyageurs ne partent pas pour un an !

Un immense merci à Nicolas et Marie d’avoir traversé le monde pour venir passer du bon temps avec nous.

Il faut vite trouver des activités pour ne pas sombrer dans le chagrin. Randonnées, ballades à vélo, promenades en pirogue et baignades dans le Mékong s’enchaînent.

L’île est reliée à sa voisine par un pont construit par… les impôts de vos grands parents :). Une voie ferrée a été installée par les français pour faire éviter les cascades à des bateaux que l’on montait sur wagon.

Les rails ont été démontés et réutilisés depuis, par exemple pour construire de petits ponts comme celui ci, peu rassurant en vélo…

Nous nous offrons une petite « excursion de groupe » mutualisée avec nos co résidents pour aller voir le coucher de soleil sur le mékong. Après une petit ballade et la découverte d’un alambic à Lao-lao artisanal (alcool de riz au goût particulier),

nous sommes installés sur un banc de sable au milieu du fleuve pour attendre le sunset. Les enfants s’éclatent, les couleurs tournent encore plus au rouge,

  puis les jeux d’ombres commencent.

Un moment super sympa !

Au passage, je ne vous ai pas encore dis que nous avons chaud, très chaud. Nous commençons également à préparer notre voyage au Cambodge en appréhendant la chaleur encore plus forte parait-il. Bon, il faut commencer par y rentrer. Ha zut, c’est une des frontières très corrompues.

La traversée de la fameuse frontière terrestre entre le Laos et le Cambodge.

En fait, c’est hyper simple. Le visa coûte 30$ par personne (pour info pour les prochains, les visas des enfants étaient gratuits jusqu’en 2016, mais payants depuis 2017). On paye un bus du port des 4000 îles au Laos à la ville de notre choix au Cambodge, on confie notre passeport au « gentil assistant du chauffeur » avec 40$ glissés dedans et zou, trop facile ! Même pas besoin de sortir du bus les douaniers lui font « confiance »… Vous avez compris  ? logo-douane

Certains petits malins qui refusent cette corruption gardent leur passeport et demandent à passer la frontière par eux-mêmes. Attention, hyper dangereux ! Ha bon ? Pourquoi ? Le bus ne les attend pas et part avec leurs sacs… Nous sommes très hésitants jusqu’au dernier moment…  Nous ne voulons pas cautionner cette corruption et rêvons plutôt d’intégrité (la campagne politique française du moment nous donne un peu la nausée à distance). Le problème est que nous ne savons pas si de l’autre côté de la frontière il y aura des transports en commun pour rallier une ville. Le  complot est bien organisé.

Allez, motivation Le monde à six !

Nous décidons de prendre un peu de risque pour au moins résister. Nous cherchons un tuktuk ou un taxi, un tracteur ou tout moyen de locomotion pour nous emmener juste à la frontière. Mais l’arnaque commence déjà. Etrangement, personne ne veut nous y emmener car c’est interdit de court-circuiter le bus et son « gentil assistant ». Un couple de deux jeunes français arrive à le faire, mais nous : à six, pas facile de monter discrètement dans un tuktuk sans que ses copains nous remarquent.

On reste motivés . On prend 4 places pour le bus mais seulement jusqu’à la frontière. Le « gentil assistant du chauffeur » refuse de nous donner les formulaires de la douane malgré nos nombreuses demandes appuyées des sourires des petites. Il en aurait juste le nombre exact pour les clients qui vont rentrer au Cambodge avec lui (chiffre inconnu avant le départ du bus).

Ensuite nous partons et nous arrivons enfin à cette frontière ! Au final peu de monde au guichet, la soixantaine de touristes restant tranquillement dans leurs bus pendant que le « gentil assistant » s’occupe de tout.

Une dizaine de personnes tentent de faire les papiers eux-mêmes mais un bus les attend au bout, ils cèdent donc plus ou moins rapidement.

Et nous six… nous n’avons pas de bus participant à l’arnaque de l’autre côté, nous avons donc tout notre temps et pas l’intention de céder.

Étape 1 : sortie du Laos. cotelaosPas évident d’être honnête alors que les copains s’en mettent pleins les poches 100 mètres plus loin. Ils nous demandent donc 2$ par personne pour le tampon de sortie. Nous leur expliquons gentiment que pour nous, c’est free. Ils nous demandent alors de payer que pour les adultes. Ah ben non, on ne paye pour personne…  bon, 5 minutes à peine et ils nous disent ok, en nous demandant de le dire à personne. Ok et merci. 

Étape 2 : la visite médicale à 2$ avec un faux thermomètre, un faux médecin et tout le tralala… medecinon ne s’y arrête même pas. Ben oui, on va bien nous, nous sommes en pleine forme. Pas même un geste pour nous retenir.

Étape 3 : le visa. Le douanier nous demande de payer. Nous lui tendons nos 180$, guichetmais il nous tend sa calculatrice avec ses 210 $. Ben on refait le calcul avec lui et nous tombons bien sûr 180 $ ? il s’énerve le douanier et nous renvoie nos passeport à la figure en disant des mots pas très sympas ! Nous installons notre petite famille devant le guichet, sortons jeux de carte, bananes, crayons et pas mal de bazar puis laissons Romane et Manon jouer à sauter et rigoler partout… Bref, on emménage. Une table de ping-pong nous nargue dans une salle à côté, on leur demande si on peut faire une petite partie ? On retente toutes les 10-20 minutes, les douaniers toujours pas contents et nous toujours cools. Nous avons prévu de quoi manger des sandwichs le midi, donc stress=0. 

Pendant ce temps, le douanier fait le grand jeu aux résistants du bus, déchire leurs formulaires, hurle, enlève les formulaires vierges du comptoir…guignol C’est ce genre d’actes qui crée la « légende » de ces frontières et amène les gens à céder d’avance. 5$ de plus ce n’est pas grand chose pour une personne…

La négociation avance petit à petit.

 Sylvain a trouvé entre temps par facebook un mini van de l’autre côté pour nous emmener vers Stung Treng (société AVT au Cambodge). Il faudra ensuite trouver un bus local de minimum 2h30 pour rejoindre notre destination Kratie. Il fait super chaud dehors et on a quatre enfants…Allez, petite déception pour Stéphanie, mais il faut être raisonnable et trouver une porte de sortie.

Le gars nous appelle gentiment une fois que nous sommes les derniers. Il ne veut pas lâcher pour rien, il lui faut sans doute au moins sa part à lui… Nous lui lâchons l’équivalent de 5$ en argent Lao pour nous six et zou.  En attendant encore un peu, on n’aurait rien donné, c’est certain. Allez, c’est déjà une belle victoire. (55$ de gagnés par rapport au gentil monsieur du bus et surtout une certaine fierté)patron

Et pendant ce temps là en Normandie…

Hé oui, nous avons notre bon cc qui est arrivé en Normandie le 16/03. flatLa famille Fauvel s’est mobilisée pour nous. Elise (la soeur de Sylvain) et son papa ont accepté d’aller le récupérer au port du Havre, avec les embrouilles potentielles que cela peut comporter. Frédéric (le grand frère mécano) nous fera la révision et les petits travaux d’entretien à prévoir. Ce sont là des services formidable pour nous car cela va jouer sur notre capacité à reprendre le voyage à notre arrivée.

La paperasserie se passe bien mais voilà qu’au débarquement le cc ne démarre plus ! L’équipe de choc se rend sur place et tente tout pour le mettre en route sans succès.

Au passage, dotés du même don pour se faire des amis que Sylvain, ils se font aider par tous les dockers de la zone.lesgarsOn se dit vraiment que les gens sont les mêmes partout dans le monde, toujours prêt à aider dans les coups dur et contre un peu de gentillesse et un sourire.

L’assistance est donc venue récupérer notre maison roulante. Il semble qu’on s’oriente vers un problème de « déprogrammation de clés » assez classique quand la batterie est débranchée longtemps (pour le shipping).

Nous attendons impatiemment des nouvelles !

Et après

A nous le Cambodge ! Nous allons commencer par l’est (le mondulkiri) bien moins touristique. Cela va nous permettre de rencontrer les cambodgiens sans la relation mercantile.

8 réflexions sur “ LAOS – 4000 iles, la frontière corrompue et en route ! ”

  1. C’est toujours un grand plaisir de lire vos aventures et de belles leçons de débrouillardise, simplicité et cohésion! Un grand bravo pour votre passage exemplaire à la douane et votre ténacité… nous attendons chaque nouvel épisode avec impatience :)

  2. Je vois que vous postez le dimanche! Stratégique!!!
    Le coucher de soleil est diiiiiiiîngo (comme pluto!!)
    Et même Steph est à l’eau c’est bon ça!
    Bravo pour votre ténacité d’honnêteté! Ce n’est pas facile ApreS ces mois de voyage! Et ouf il y avait des sandwichs!
    Récit palpitant et plein d’humour!!!!

  3. Bravo suis hyper fier de vous un petit pas contre la corruption un gd pas pour la démocratie :)
    Profitez du Cambodge et ថ្ងៃល្អ

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