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CAMBODGE – Siem Reap et surtout Angkor

Résumé de l’épisode précédent

Nous quittons la ville de Kampot pour un périple qui nous mènera à Siem Reap.

Siem Reap, ca change !

Dès notre arrivée, nous sommes marqués par les nombreuses boutiques à l’Européenne, les restaurants chics et autres machines à plumer le touriste. A peine le « hello » échangé, notre premier tuk tuk nous met, gentiment quand même, la pression. Il veut savoir quand nous irons à Angkor et surtout si nous voulons qu’il nous emmène. Il semble que la concurrence  soit rude entre ces chauffeurs.

Dans la ville, de nombreux touristes en shorts arpentent des rues pleines d’enseignes en anglais…. Il y a du bon et du mauvais : La bière est plus chère mais on la sert très très fraîche ;).

Dormir avec des amis ??

Stéphanie a longuement cherché notre hôtel dans l’offre énorme de la ville. Il a des points forts : petit déjeuner inclus (pas de galère du matin) et surtout piscine. En revanche il a un point faible rédhibitoire : Nous chassons un cafard en visitant notre chambre. On nous la change pour une autre dans laquelle une bestiole n’apparaîtra que le lendemain…. On déménage !!!

Stéphanie nous emmène 300 mètres plus loin. Pas de piscine ni de petit déjeuner mais des chambres hyper sympas, un jardin arboré, IMG_4537une terrasse privative immense où nous pourrons prendre nos petits-déjeuners peinards, IMG_4538des fatboy et un bac à « fish-therapy » gratuit IMG_4535 qui va sauver nos pieds de plusieurs mois de voyage. Cerise sur le gâteau, la clim est très efficace. C’est un point fondamental ici car il fait 38 degrés et nous nous abritons aux heures les plus chaudes.

Les visites

Nous avons plusieurs jours à Siem Reap. Le premier est donc consacré à… rien. Enfin nous allons quand même trouver nos premiers restaurants, faire le petit déménagement sus cité, trouver où sont les bières les moins chères, acheter le petit déjeuner du lendemain. La routine quoi.

Le second jour, notre GO Stéphanie nous emmène visiter la « ferme atelier » à soie naturelle des « Artisans d’Angkor ». Visite en français très agréable avec démonstration à l’appui. La quantité de travail et sa minutie sont impressionnantes. Pour preuve les petites mains qui peignent les fils ou font les nœuds des motifs ci dessous. Des petites bébêtes transformées en habits magnifiques… En fin de visite, la boutique fait rêver par la qualité de l’artisanat.

Le troisième jour, il faut s’attaquer au gros morceau : la visite d’Angkor. Pour survivre à la chaleur et surtout aux vagues de chinois, il faut visiter les « références » entre 7h et 9h (heure du petit déjeuner des bus). Sylvain réserve donc la veille un tuk-tuk pour le lendemain 6h30… Le programme est prévu assez court pour les enfants : on ne vise que le triplé majeur.

Angkor jour un

Décollage de bon matin et achat des billets sur la route : nous voici à 7h en train de petit déjeuner devant Angkor Wat pendant que les chinois nous prennent en photos avec leur café à 3$ en main ! On adore ces moments qui nous rappelle notre vie en camping-car.IMG_4128Nous parcourons ensuite ce temple incroyablement bien conservé dans une relative quiétude.

Sylvain et Marine vont même monter tout en haut… attention à la marche, c’est un peu raide…IMG_4147 A notre sortie, nous filons sur Angkor Thom découvrir le Baphuon. Cette fois, la foule se fait assez dense. Cela empêche un peu de profiter du lieu mais il reste étonnant de découvrir des centaines de visages énormes.

Dernière étape : Le Ta Phrom, temple du film Tomb Raider et célèbre pour ses arbres enroulés autour des pierres. C’est ce temple qui emporte tous les suffrages familiaux. Les vieux trucs c’est beau mais les arbres coincés dedans c’est plus rigolo ;).

Nous y prenons une photo de famille « à l’échelle du lieu » : On se sent tout petit.

IMG_4227Angkor un cadeau

Le quatrième jour est un cadeau pour Sylvain : une visite en solo du site, composée à sa guise avec un chauffeur de tuk tuk recommandé. Pour les intéressés, recherchez « tim driver » sur facebook. Il parle français, connaît bien les sites et est d’une gentillesse touchante. Il a également emmené Sylvain manger loin des escrocs à touristes…

Départ à 5h15 20170410_051426pour voir le soleil se lever depuis un « temple montagne », le Phnom Bakheng.

Puis en route pour une série toute personnelle qui se terminera vers 15h. IMG_4331En passant, Sylvain a eu la larme à l’œil à la porte Nord de Angkor Thom. Le lever de soleil sur les douves est juste incroyable !

Mais ne traînons pas, voici dans l’ordre des visites :

Le Preah Khan qui rappelle le Ta Phrom en moins plein,

Le Bandeay Srei et ses décorations hyper fines,

Le Pre Rup, un temple montagne surtout apprécié au sunset

Le Kdei, tout mignon, peu restauré et surtout très calme

et sa baignoire impériale le Sra Srang de 800m par 400m 20170410_131339_Panopuis pour le final le Baphuon restauré par les français

Au retour de ce marathon, la conclusion est qu’il faut vraiment se lever tôt pour voir les sites célèbres puis privilégier les moins fréquentés pour profiter de sa visite.

Une petite journée et…

Le dernier jour est surtout dédié à la récupération et au départ en avion le soir. Changement de rythme pour les 15 derniers jours d’Asie. Et puis les bus, c’est has been !

Nous quittons notre chambre à 16h pour arriver à 23h dans notre hôtel de Hanoï. La modernité est impressionnante en sortant de l’aéroport. On se croirait presque en banlieue parisienne. Des vraies routes et même des péages!  Nous nous couchons rincés mais encore un transfert réussi :).

 

CAMBODGE – Kep et Kampot : crabe au poivre

Rappel de l’épisode précédent

Nous avons passé de très agréables journées à Phnom Penh et arrivons à Kep après une ballade en bus légèrement plus longue que prévue.

Vite vite la plage

Sitôt débarqué à Kep, nous nous précipitons sur la plage. Les tuk-tuk qui se jettent sur nous à la descente du bus sont étonnés : au lieu de foncer à notre Ghesthouse,  nous sommes là, avec nos sacs en vrac, en train de faire jouer les enfants et de contempler le sunset sur la mer. Il faut dire qu’elle nous a manqué après plusieurs semaines.

Kep, c’est vraiment tranquille

Cette ville est une station « un peu balnéaire » établie par les colons français. Elle est construite à l’américaine avec de très grandes routes/rues en angles droits.IMG_3902Le farniente y est un art de vivre et les touristes y viennent surtout pour cela. Nous y avons dégotté une petite guest house très agréable et un peu isolée.

Du coup, nous tuk-tukons très régulièrement pour aller nous balader.

On visite, on visite

A part la plage, l’attraction principale ici est le marché aux crabes, entouré de cinquante restaurants  qui vendent le fameux crabe bleu préparé avec du poivre tout aussi local. Nous y mangeons dès le deuxième jour. Question prix, ils exagèrent, mais question goût c’est simplement délicieux !

Le jour suivant, nous partons marcher dans le parc National tout proche. Très joli site mais la pente et la chaleur vont avoir raison de nous après trois kilomètres. Il faut dire que traîner la MacLaren, cela ralentit :). Nous allons quand même avoir le temps de faire des rencontres sympathiques et d’admirer la faune

Le quatrième jour, nous partons visiter une plantation de poivre. Le poivre de Kampot est le premier du Cambodge à bénéficier d’une IGP ! Superbe visite en français après 15 km de tuktuk dans une plantation bio. Nous y apprenons à quoi ressemble un plant de poivre, que le rouge est la baie arrivée à maturité (20%) alors que le vert a dû être cueilli avant. Une fois séché, le vert devient noir. Le gris, c’est du vert « épluché » une fois séché.

Au retour de cette plantation, nous dégustons avec plaisir (et surprise) nos premières seiches fraîchement grillées avant de faire une séance plage pour tout le monde.

On fait un tour en ville

Le 03/04, nous décidons d’aller passer deux nuits à Kampot, la ville toute proche et un peu plus vivante. Le premier soir nous allons voir le « captain’CHIM » qui organise des excursions « sunset + lucioles ». Nous avions manqué le coche en Malaisie mais cette fois nous allons voir ces bestioles électriques ! Objectif atteint à 100% : nous sommes seuls dans le bateau, le coucher de soleil est superbe, les enfants adorent, les lucioles sont au rendez vous et… il y a  même une boisson offerte durant la balade :).

Notre capitaine va attraper une des petites bêtes et celle-ci restera dans les mains de Romane jusqu’à notre arrivée en ville. Bon là, elle a l’air éteinte mais c’est à cause du flash…IMG_4056Le lendemain, visite de Kampot et de son marché très local. Les allées sont boueuses, trop petites pour la poussette et trop basses pour la tête de Sylvain:). On y vend évidemment de tout, du poisson chat vivant au téléphone portable en passant par les T-shirts et par la viande rouge aux mouches.

Après une averse, les rues sont tout bonnement inondées durant une heure. Les enfants du coin en profitent pour nous faire une démonstration de « water football »IMG_4072L’atmosphère est très sympathique, nous retrouvons une ville marquée par la colonisation dans certaines façades20170406_071525et de bons petits restaurant de rues nous font goûter à la cuisine traditionnelleIMG_4077Et après ?

Nous avons décidé de rallier Siem Reap en une seule journée. Deux heures trente pour atteindre Phnom Penh, une escale puis six heures trente vers Siem Reap, Angkor. Durées annoncées… nous avons peur. Grosse étape mais nous avons choisi les bus les plus confortables possibles, Giant Ibis VIP Bus. Et malgré le retard d’une heure et demi sur le premier bus et donc un déjeuner très écourté, nous sommes arrivés après 10h30 de trajet avec 10 minutes d’avance. Une grande première ! Les filles ont été exceptionnelles, elles progressent de jour en jour pour les grands voyages.

Une fois arrivés, nous nous tournerons vers le point d’orgue de notre passage au Cambodge : Angkor et ses temples !

CAMBODGE – Phnom Penh

Rappel de l’épisode précédent

Nous venons de quitter Sen Monorom qui nous a beaucoup plu pour son côté « bourg de campagne » typiquement Cambodgien. Après cinq heures de « rodéo minivan », nous arrivons à Phnom Penh.

La Guesthouse fêtarde

Nous avons hésité en lisant ce terme dans le descriptif. A priori, nous cherchons à avoir de l’ambiance, mais à quel point la « mad monkey guesthouse »  va-t-elle être fêtarde ? voir photo ci dessous :)

En fait c’est gérable : la musique trop forte du bar et les cris ne nous empêchent pas de dormir mais c’est plutôt un spot pour jeunes voyageurs aisés aimant « l’aventure » douillette, fêtarde et aux standards européens. Les filles vont quand même profiter de la piscine à débordement

Et nous du bar :)20170326_205538Mais nous allons rapidement partir vers quelque chose de plus local.

Vous vous rappelez des « Khmers rouges » ?

Vos cours d’histoire du lycée sont loin ? On vous la fait rapide : En 1975, profitant de la guerre du Vietnam et de la guerre froide, Pol Pot et les Khmers rouges prennent le pouvoir. Ce taré radical veut appliquer l’utopie communiste à la lettre en faisant repartir la civilisation de zéro. Il vide de force les villes, interdit l’école et la propriété individuelle, brûle les livres, renvoie tout le monde au travail forcé dans les champs et assassine tous ceux qui ressemblent de près ou de loin à un intellectuel. Savoir lire ou porter des lunettes était suffisant pour risquer la mort…Il est interdit de se nourrir soi-même, seule la collectivité peut le faire : cueillir un fruit est donc un crime. Ce « visionnaire », qui fut membre du parti communiste français, fera assassiner (après torture style inquisition) ou mourir de faim deux millions de personnes, soit 25% de son peuple, en seulement quatre ans de pouvoir. polpotPour cela, il montera de nombreux centres de torture et d’exécution, dont le plus grand se trouve à Phnom Penh et est surnommé S-21.

La visite de la prison S-21

Par précaution, seuls Marine et les adultes y vont. Dans les faits peu de choses choquantes sont visibles,

c’est surtout l’excellent audio guide qui donne le frisson. Vingt mille personnes furent emprisonnées et torturées ici. Nous en ressortons comme beaucoup très impressionnés par les horreurs que peuvent faire perpétrer l’embrigadement massif et violent d’un peuple.

Le Cambodge est encore profondément marqué par cette période arrêtée en 1979 grâce à l’invasion Vietnamienne. Toute une génération de professeurs, ingénieurs, étudiants, polyglottes ou autres intellectuels a simplement disparu. Le pays était ruiné alors qu’il fallait tout reconstruire… Il ne faut pas oublier de plus qu’il n’y a pas eu d’exode et que les Khmers rouge d’hier sont donc redevenus des citoyens parmi les autres, quoi qu’ils aient pu faire durant leur enrôlement (forcé ou pas).

Les killing fields

Pour prendre la mesure complète des choses, nous visitons également les champs d’exécution situés à 15 kilomètres de la ville (pour être discrets). On y amenait, en camion et de nuit, les condamnés pour les abattre directement au pied de la fosse commune. Les cris étaient couverts par des chants révolutionnaires pro khmers rouges…

Les enfants restent à l’extérieur durant cette visite. Cette fois les stigmates de l’horreur sont visibles car ils remontent naturellement du sol. Les centaines de crânes fracturés à l’arme blanche « de fortune » et « l’arbre aux bébés » ont de quoi aider à méditer.

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A propos d’espoir…

Fort heureusement, la visite suivante est clairement tournée vers le meilleur. Nous rendons visite à l’association « pour un sourire d’enfant ». Il y a 20 ans, deux jeunes retraités français ont été bouleversés en découvrant les centaines d’enfants qui fouillaient la décharge de Phnom Penh, se nourrissant au passage de ce qui en sortait. Ils n’ont pas pu repartir et ont commencé en distribuant un repas par jour sur leurs économies. Aujourd’hui, les avancées donnent le vertige : 7000 enfants scolarisés, 20 filières de professionnalisation, une classe pour enfants handicapés mentaux, un service de médecine gratuit, deux repas et deux goûters par jour et j’en passe…

Nous passons une demi-journée de visite, en français, avec Danny. 20170329_144859Elle est l’une des premières petites filles ayant intégré l’école. La « machine à détruire la misère » est impressionnante ! Allez faire un tour sur « pse.ong » et surtout regardez le documentaire « les pépites » sortis au cinéma en 2016, vous en sortirez bouleversés !

Joyeux anniversaire bébé 2 !

C’est maintenant le tour de Morgane de prendre un an autour du monde. Notre « bébé 2 » a déjà 11 ans :). Pour l’occasion, un repas de rue, un cake, un briquet en guise de  bougie et quelques petits cadeaux.

Puis  une pizzeria qui ravit toute la tribu car nous mangeons rarement de la nourriture européenne.IMG_3817La cerise sur le gâteau, c’est une grosse glace « envoyée de France ».

Pour cela nous nous rendons dans un mall. Le contraste est saisissant avec la pauvreté générale du pays. Le Cambodge est un pays en plein développement  mais la vitesse n’est pas la même pour tous ;).

Et puis un peu de tourisme

La guesthouse finale dans laquelle nous nous installons est au cœur d’un quartier touristique. Nous y vivons tout doucement dans des chambres confortables, avec la vie urbaine sous nos yeux et son bruit dans nos oreilles. Les enfants travaillent et nous préparons la fin du voyage en Asie.

Les promenades dans les rues sont déjà une attraction, c’est un bordel sans nom et la vie déborde sur les trottoirs. On mécanique par exemple à même le sol sans souci.20170331_110216 20170331_110203Nous visitons également le palais royal et la pagode d’argent, des « must see ». C’est un superbe ensemble de temples qui nous rappelle celui de Bangkok, en moins blindé de Chinois ;).

Et après ?

Nous avons décidé de la fin de notre voyage en Asie du sud est. Nous partons le lendemain pour Kep et sa région. Le suite sera Siem Reap puis le Vietnam avant de nous envoler vers le camping car le 25/04.

 

CAMBODGE – Kratie, Sen Monorom et les éléphants !

Dernière minute : Help ! Les Fauvel recherchent de nouveaux locataires …help

Nos locataires quittent la maison, nous sommes donc à la recherche de nouveaux chouettes locataires à partir du 23 avril jusqu’à fin juillet. Alors quoi de mieux que le bouche à oreille.

Connaissez vous une famille qui aurait besoin d’une grande maison avec 5 chambres entièrement meublée et équipée à Nantes quartier hippodrome pour trois mois pendant ses travaux ou en attente de leur nouvelle maison ou pour toute autre raison ?  Hé bien, merci de leur faire suivre l’info. Parlez-en à vos amis, vos familles, vos voisins, votre école, vos collègues, votre club de sport, votre barman, votre boulangère, …

Nous fournissons sur demande le dossier complet de notre maison en PDF.

Un immense merci de votre aide. On peut passer aux nouvelles maintenant.

Rappel de l’épisode précédent

Nous venons de passer avec succès la frontière corrompue du Laos au Cambodge. Le minivan recruté par Facebook nous mène jusqu’à la première ville et de là, après notre premier bivouac « squat urbain » 20170321_140149nous rebondissons immédiatement vers Kratie. 20170321_152543Nous sommes le 21/03/2017.

La prise de contact

Kratie est une ville au bord du Mékong, avec de petits restes de bâtiments coloniaux. Elle est fréquentée par quelques touristes car elle se trouve « sur la route »  venant du Laos. C’est dans cette bourgade de quelques milliers d’habitants que nous allons réaliser notre habituel « apprentissage » d’un pays.

Nous cherchons notre guesthouse une fois arrivés et trouvons assez rapidement une chambre avec clim, nouveau critère  établi pour notre survie :). Nous partons ensuite en quête de nos premiers repas et ce qu’on nous avait annoncé se confirme : les prix sont étrangement hauts. Dans la rue il est possible de manger pour un dollar par personne mais dans les restaurants, on monte très vite à 3-4 dollars la tête ! De plus, l’offre dans la rue est bien plus faible que dans nos précédents pays… Nous nous offrons un chouette restaurant d’application pour la réinsertion de jeunes du pays.20170322_134223

Un truc nous saute aux yeux : les deux roues sont encore plus nombreux et surtout encore plus « polyvalents ». Les cambodgiens y installent carrément des crochets d’attelage comme sur un tracteur. IMG_3813Ensuite, ils peuvent remorquer n’importe quelle charrette.IMG_3810 Il y a même des « motos poids lourds » avec un châssis adaptéIMG_3676Il nous faut nous habituer ici au deal permanent des monnaies : les échanges se font en dollars comme en riels, voire en mixant les deux. Aucune arnaque, le taux est fixe (1 dollar=4000 riels). En dessous d’un dollar, on joue forcement en riels car il n’y a pas de « pièces dollars ». Ainsi, 2,5 dollars se paient 2 dollars et 2000 riels… vous nous suivez :). Pour nous qui avons encore des kips et des bahts sur nous,  ça devient rigolo cette histoire.

D’entrée les Cambodgiens nous semblent très sympas. Ils sont très souriants, chaleureux et même rigolards. Dans la rue ils nous saluent et s’intéressent beaucoup aux enfants. Plusieurs personnes nous avaient décrit les relations commerciales comme douloureuses mais nous avons le sentiment inverse. Même les négociations nous semblent finalement faciles !

Une fois ces bases établies, nous sommes prêts pour partir vers l’Est et Sen Monorom. Cette  contrée encore peu touristique nous attend pour notre grande surprise : une journée avec les éléphants le 24/03 !

Encore une route bien pénible

Nous réservons pour le lendemain matin un minivan local. A 7h du matin nous embarquons pour  5h30 de route mais commençons par attendre une heure avant de partir car il faut d’abord remplir le bus et surtout… installer le poisson et la moto dans le bus.20170323_081043 Nous surveillons de près le chargement des caisses de poissons qui vont voyager avec nos sacs à dos ! Ouf elles sont placées pour couler directement dehors, nous sommes super rassurés ;). Nous le sommes un peu moins pour les clients qui vont les recevoir après des heures de route au soleil.

La route va nous sembler interminable mais nous y arrivons finalement avec beaucoup de retard.

Sen Monorom c’est tranquille

La relative fraîcheur due à l’altitude nous fait du bien et les habitants sont là aussi très accueillants. Encore moins de touristes qu’à Kratie, nous nous sentons en immersion dans le pays. Notre guesthouse est si cheap qu’ils ont enlevé les lavabos :). Nous avons là encore du mal à trouver à manger dans la rue. Ce coin est plus pauvre et nous découvrons même de véritable squelette de camion, usés et réparés jusqu’à l’os. Le moteur est même pour certain « non d’origine » et surtout fixé « ailleurs » qu’à l’endroit prévu20170323_153411 20170323_153418Le jeudi nous devons nous lancer à la recherche de chaussures pour Morgane qui n’a plus que des claquettes depuis trois semaines (La ballade du lendemain fait entre 7 et 9 kilomètres dans la forêt). Au moment du départ Romane casse les siennes… coup double. Nous arpentons donc le marché local avec les enfants et le dépaysement est total. IMG_3672La rue du marché est un boyau coincé entre deux rues accessibles aux voitures, les égouts coulent au milieu du chemin en terre battue, toutes les cahutes sont en planche grossièrement assemblées… Mais la poussette Mac Laren passe très bien ;). Nous trouvons deux paires de fausses Nike lamentables qui vont nous sauver la mise.

Les éléphants !

Le vendredi matin, rendez vous au café dans le centre ville pour partir vers « Elephant valley project ». Nous en profitons pour remercier grand-mamie grâce à qui cette superbe journée a pu avoir lieu et nous te souhaitons un joyeux anniversaire, on n’a pas tous les jours 95 ans…IMG_3678 Notre super guide nommé Tyler nous regarde un peu de travers avec un bébé de deux ans et toute une famille en chaussures ouvertes :-(. Sylvain le rassure, nous sommes robustes et en plus, nous avons des chaussettes…. Il reste sceptique mais conclut que finalement c’est nous qui gèrons.

A l’entrée de la réserve, Tyler nous fait un briefing d’anglophone que sylvain arrive à peine à suivre et donc encore moins à traduire en temps réel :(. C’est le moment que choisit Manon pour vomir dans un coin (et sur son T-shirt au passage)… Youpi ! Tyler est de moins en moins convaincu ;). Nous marchons 3 kilomètres. Manon est sur les épaules et Romane assistée par un charmant couple australien du groupe. A l’arrivée, les cousines de Dumbo nous attendent.

Une fois les bestioles contemplées, notre bébé vomit deux fois… Tyler et son collègue sont très attentionnés. Nous gérons avec eux le meilleur moment pour le repli de Sylvain et Manon vers le bivouac du midi. L’un d’eux les accompagne et Sylvain attend tranquillement le retour du groupe pour le repas. Durant ce temps, les nausées se calment finalement et Manon se repose.

Après le repas du midi, Stéphanie prend le relais et Sylvain accompagne les trois grandes dans la forêt. Au passage savez vous à quoi sert le fruit de la dernière photo ? Nous l’avons découvert ce jour là pour notre part. Indices : 1) sa forme peut vous aider 2) on en mange la noix.

A 17h, retour en ville et bilan. L’expérience était super sympa, reste comme petit défaut le guide anglophone « native » qui ne sait pas ralentir. Malgré ses tentatives, la vitesse revenait toujours et nous n’avons donc pas tout compris.  Pour les enfants, c’est beaucoup moins spectaculaire que la grimpette sur le dos de la bête. Nous avons, après longue hésitation, privilégié le côté respect de l’animal et financement d’une véritable association de protection de ces mastodontes. Pas de blabla : tous ceux qui vous font monter sur eux, qu’ils s’appellent sanctuaires ou autre nom bien marketté, ne font que du business et de la surexploitation.

Cette journée restera un des moments mémorables de notre voyage.

Le soir, nous retrouvons nos co-routards Stéphanie et Cyril, rencontrés aux 4000 îles chez Jim et Julie. Nous discutons à nouveau autour d’une bière et étrangement ils sont heureux eux aussi de partager leurs difficultés… de gestion des enfants :).

En route à nouveau

Le lendemain, vaccinés par notre voyage aller, nous réservons pour Phnom Penh un minivan confortable ne faisant que peu d’arrêts. Le départ est prévu à 13h pour 5h30 de route. Premier bon point, nous partons à l’heure précise, du jamais vu encore !

En revanche google maps, généralement assez précis, prévoit quasiment huit heures de route… L’explication est simple : le chauffeur roule comme un véritable taré ! Dépassement sans visibilité, par la droite, 110 km/h dans les villages, freinage brutaux et klaxon tout le long de la route sont au programme. Mais nous arrivons à l’heure…pour rejoindre notre guesthouse « fétarde » : Mad monkey guesthouse.

Et après ?

Nous sommes à Phnom penh et cette ville nous plaît. Elle est moins grosse que Bangkok et plus vivante que Vientiane. Il y règne un incroyable bordel de motos, d’agitation et de bruit. Nous prévoyons d’y passer pas mal de jours…

 

 

 

LAOS – 4000 iles, la frontière corrompue et en route !

Rappel de l’épisode précédent

Après une semaine d’aventures avec les jeunes, nous voici pour deux jours à Pakse pour laver le linge, mettre à jour le blog, imprimer les cours du cned, découvrir quelques temples et restaurants et survivre à  la chaleur.

Dire que certains le font en camping-car avec des ventilos de pc, ils sont fous 😉

Le bidule

Nous avons eu la joie de retrouver Nico et Marie pour une nouvelle chouette soirée. Nouveau défi :  ouvrir une bouteille sans tire-bouchon ! Dans ce bled personne n’a jamais vu une bouteille pareille :)20170315_223002Trop facile, il suffit de le faire à la laotienne, tout doucement mais sûrement ! Sylvain s’y colle et réussit à ouvrir en 1/2 heure sa bouteille avec son « couteau d’aventurier Leatherman » qui coupe surtout des tartines dans ce voyage :)…

Ah, le fameux Bidule, vin blanc en dégustation uniquement dans le petit bar du même nom, très réputé à Pornichet et ouvert seulement de 18h à 21h, ils ont peut être des gènes Laotiens ? 

Les 4000 îles 

Une fois requinqués nous partons rejoindre les jeunes aux 4000 îles. 2h30 de bus et 30 minutes de pirogue pour atteindre le paradis sur terre, l’île de Don Khone. 

Des voyageurs nous avaient parlé de la guesthouse Sunset Paradise avec une magnifique terrasse donnant sur le Mékong. Elle est tenue par Jim, Julie et leur fille Mila de 15 mois.

Nous prenons quartier dans nos bungalows et tombons par hasard sur nos voisins, une famille française : Stéphanie, Cyrille, Lauric (10 ans) et Faustine (8ans). A nous dix, nous occupons les 4 bungalows de l’hôtel… 

20170319_102758Nous passons quelques jours donc sur la terrasse donnant sur le Mékong et les 3999 autres îles. Il faut profiter de cette famille qui voyage depuis 9 mois en sac à dos et bien sûr de Nicolas et Marie qui ont choisi un bungalow un peu plus loin de nous, enfin des enfants surtout.

L’île est prévue pour les touristes mais reste très majoritairement habitée par des Laotiens. On y cultive le riz, y pêche, va à l’école et y vit comme partout dans le pays. Nous avons donc la chance de voir le pays défiler sous nos yeux, sans voiture et dans la torpeur typique :).

A part cela : Tubing, apéro, resto, les vacances quoi ! 

Après trois jours arrive le grand départ des jeunes car il paraît que tous les voyageurs ne partent pas pour un an !

Un immense merci à Nicolas et Marie d’avoir traversé le monde pour venir passer du bon temps avec nous.

Il faut vite trouver des activités pour ne pas sombrer dans le chagrin. Randonnées, ballades à vélo, promenades en pirogue et baignades dans le Mékong s’enchaînent.

L’île est reliée à sa voisine par un pont construit par… les impôts de vos grands parents :). Une voie ferrée a été installée par les français pour faire éviter les cascades à des bateaux que l’on montait sur wagon.

Les rails ont été démontés et réutilisés depuis, par exemple pour construire de petits ponts comme celui ci, peu rassurant en vélo…

Nous nous offrons une petite « excursion de groupe » mutualisée avec nos co résidents pour aller voir le coucher de soleil sur le mékong. Après une petit ballade et la découverte d’un alambic à Lao-lao artisanal (alcool de riz au goût particulier),

nous sommes installés sur un banc de sable au milieu du fleuve pour attendre le sunset. Les enfants s’éclatent, les couleurs tournent encore plus au rouge,

  puis les jeux d’ombres commencent.

Un moment super sympa !

Au passage, je ne vous ai pas encore dis que nous avons chaud, très chaud. Nous commençons également à préparer notre voyage au Cambodge en appréhendant la chaleur encore plus forte parait-il. Bon, il faut commencer par y rentrer. Ha zut, c’est une des frontières très corrompues.

La traversée de la fameuse frontière terrestre entre le Laos et le Cambodge.

En fait, c’est hyper simple. Le visa coûte 30$ par personne (pour info pour les prochains, les visas des enfants étaient gratuits jusqu’en 2016, mais payants depuis 2017). On paye un bus du port des 4000 îles au Laos à la ville de notre choix au Cambodge, on confie notre passeport au « gentil assistant du chauffeur » avec 40$ glissés dedans et zou, trop facile ! Même pas besoin de sortir du bus les douaniers lui font « confiance »… Vous avez compris  ? logo-douane

Certains petits malins qui refusent cette corruption gardent leur passeport et demandent à passer la frontière par eux-mêmes. Attention, hyper dangereux ! Ha bon ? Pourquoi ? Le bus ne les attend pas et part avec leurs sacs… Nous sommes très hésitants jusqu’au dernier moment…  Nous ne voulons pas cautionner cette corruption et rêvons plutôt d’intégrité (la campagne politique française du moment nous donne un peu la nausée à distance). Le problème est que nous ne savons pas si de l’autre côté de la frontière il y aura des transports en commun pour rallier une ville. Le  complot est bien organisé.

Allez, motivation Le monde à six !

Nous décidons de prendre un peu de risque pour au moins résister. Nous cherchons un tuktuk ou un taxi, un tracteur ou tout moyen de locomotion pour nous emmener juste à la frontière. Mais l’arnaque commence déjà. Etrangement, personne ne veut nous y emmener car c’est interdit de court-circuiter le bus et son « gentil assistant ». Un couple de deux jeunes français arrive à le faire, mais nous : à six, pas facile de monter discrètement dans un tuktuk sans que ses copains nous remarquent.

On reste motivés . On prend 4 places pour le bus mais seulement jusqu’à la frontière. Le « gentil assistant du chauffeur » refuse de nous donner les formulaires de la douane malgré nos nombreuses demandes appuyées des sourires des petites. Il en aurait juste le nombre exact pour les clients qui vont rentrer au Cambodge avec lui (chiffre inconnu avant le départ du bus).

Ensuite nous partons et nous arrivons enfin à cette frontière ! Au final peu de monde au guichet, la soixantaine de touristes restant tranquillement dans leurs bus pendant que le « gentil assistant » s’occupe de tout.

Une dizaine de personnes tentent de faire les papiers eux-mêmes mais un bus les attend au bout, ils cèdent donc plus ou moins rapidement.

Et nous six… nous n’avons pas de bus participant à l’arnaque de l’autre côté, nous avons donc tout notre temps et pas l’intention de céder.

Étape 1 : sortie du Laos. cotelaosPas évident d’être honnête alors que les copains s’en mettent pleins les poches 100 mètres plus loin. Ils nous demandent donc 2$ par personne pour le tampon de sortie. Nous leur expliquons gentiment que pour nous, c’est free. Ils nous demandent alors de payer que pour les adultes. Ah ben non, on ne paye pour personne…  bon, 5 minutes à peine et ils nous disent ok, en nous demandant de le dire à personne. Ok et merci. 

Étape 2 : la visite médicale à 2$ avec un faux thermomètre, un faux médecin et tout le tralala… medecinon ne s’y arrête même pas. Ben oui, on va bien nous, nous sommes en pleine forme. Pas même un geste pour nous retenir.

Étape 3 : le visa. Le douanier nous demande de payer. Nous lui tendons nos 180$, guichetmais il nous tend sa calculatrice avec ses 210 $. Ben on refait le calcul avec lui et nous tombons bien sûr 180 $ ? il s’énerve le douanier et nous renvoie nos passeport à la figure en disant des mots pas très sympas ! Nous installons notre petite famille devant le guichet, sortons jeux de carte, bananes, crayons et pas mal de bazar puis laissons Romane et Manon jouer à sauter et rigoler partout… Bref, on emménage. Une table de ping-pong nous nargue dans une salle à côté, on leur demande si on peut faire une petite partie ? On retente toutes les 10-20 minutes, les douaniers toujours pas contents et nous toujours cools. Nous avons prévu de quoi manger des sandwichs le midi, donc stress=0. 

Pendant ce temps, le douanier fait le grand jeu aux résistants du bus, déchire leurs formulaires, hurle, enlève les formulaires vierges du comptoir…guignol C’est ce genre d’actes qui crée la « légende » de ces frontières et amène les gens à céder d’avance. 5$ de plus ce n’est pas grand chose pour une personne…

La négociation avance petit à petit.

 Sylvain a trouvé entre temps par facebook un mini van de l’autre côté pour nous emmener vers Stung Treng (société AVT au Cambodge). Il faudra ensuite trouver un bus local de minimum 2h30 pour rejoindre notre destination Kratie. Il fait super chaud dehors et on a quatre enfants…Allez, petite déception pour Stéphanie, mais il faut être raisonnable et trouver une porte de sortie.

Le gars nous appelle gentiment une fois que nous sommes les derniers. Il ne veut pas lâcher pour rien, il lui faut sans doute au moins sa part à lui… Nous lui lâchons l’équivalent de 5$ en argent Lao pour nous six et zou.  En attendant encore un peu, on n’aurait rien donné, c’est certain. Allez, c’est déjà une belle victoire. (55$ de gagnés par rapport au gentil monsieur du bus et surtout une certaine fierté)patron

Et pendant ce temps là en Normandie…

Hé oui, nous avons notre bon cc qui est arrivé en Normandie le 16/03. flatLa famille Fauvel s’est mobilisée pour nous. Elise (la soeur de Sylvain) et son papa ont accepté d’aller le récupérer au port du Havre, avec les embrouilles potentielles que cela peut comporter. Frédéric (le grand frère mécano) nous fera la révision et les petits travaux d’entretien à prévoir. Ce sont là des services formidable pour nous car cela va jouer sur notre capacité à reprendre le voyage à notre arrivée.

La paperasserie se passe bien mais voilà qu’au débarquement le cc ne démarre plus ! L’équipe de choc se rend sur place et tente tout pour le mettre en route sans succès.

Au passage, dotés du même don pour se faire des amis que Sylvain, ils se font aider par tous les dockers de la zone.lesgarsOn se dit vraiment que les gens sont les mêmes partout dans le monde, toujours prêt à aider dans les coups dur et contre un peu de gentillesse et un sourire.

L’assistance est donc venue récupérer notre maison roulante. Il semble qu’on s’oriente vers un problème de « déprogrammation de clés » assez classique quand la batterie est débranchée longtemps (pour le shipping).

Nous attendons impatiemment des nouvelles !

Et après

A nous le Cambodge ! Nous allons commencer par l’est (le mondulkiri) bien moins touristique. Cela va nous permettre de rencontrer les cambodgiens sans la relation mercantile.